Comment appréhender le sens socio-politique de l'officialisation de la catégorie d'inspiration démographique « immigré » dans le cadre du lancement de la politique d'intégration au début des années 1990 ? Telle est question à laquelle cette thèse s'efforce de répondre au travers d'une sociologie foucaldienne de la quantification de l'immigration en tant que population. Ce travail en vient ainsi notamment à formuler l'hypothèse selon laquelle l'enrôlement du savoir démographique participe, dans le cadre du travail de réorganisation de la production des statistiques publiques en matière d'immigration entrepris entre 1990 et 1997 au sein du groupe « Statistiques » attaché au HCI (Haut Conseil à l'intégration), à la formalisation statistique d'une représentation cognitive de l'immigration en tant que séries d'agrégats totalisés et temporalisés d'individus par et dans leur mobilité juridico-légale. Replaçant notamment le processus de mise en catégorie de l'« immigré » en vis-à-vis de l'élaboration d'une méthode comptable de mesure des flux annuels d'immigrations et des tentatives de pré-formater l'exploitation d'AGDREF (Application nationale pour la gestion des dossiers des ressortissants étrangers en France du ministère de l'Intérieur), cette recherche suppose et propose de substituer à l'analyse du processus socio-historique d'objectivation du critère de l'« origine », celle des logiques dispositives de sécurisation (statistique) des flux. / What is the socio-political meaning of the category of “immigrant” that the French integration policy officialised in 1990? The thesis uses a foucaldian sociology of quantification of immigration as a population to answer this question. The mobilization of a demographic knowledge, in the context of the reform of immigration statistics by the “Statistic” Group of the HIC between 1990 and 1997, leads to the formalization of a cognitive representation of immigration, as series of totalized and temporalized aggregates of individuals, from and in their juridical and legal mobility. In particular, we compare the process of categorization of the “immigrant” to a calculative method measurement of annuals flows of immigrations, as well as to the attempts to format the processing of AGDREF. This allows to switch from the analysis of socio-historical processes that objectivates the “origin” criteria, to an analysis in terms of (statistical) securitization of flows.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014GRENH021 |
Date | 21 November 2014 |
Creators | Hamzaoui, Ouassim |
Contributors | Grenoble, Ihl, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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