Lorsque la pathologie cancéreuse touche l’enfant, figure sacrée du XXIe siècle, c’est aussi le poids de représentations culturelles formant un discours social anxiogène qui pèse sur lui. Tantôt figure de victime, tantôt figure de héros, l’enfant malade est en réalité, le plus souvent, objet sous l’emprise de l’Autre qui s’exerce par la maladie en elle-même mais aussi par l’angoisse parentale bien légitime, ainsi que la fonction médicale et la mise en œuvre de moyens thérapeutiques nécessaires pour obtenir la guérison. Portant une attention particulière à la singularité du discours des enfants rencontrés en oncologie pédiatrique (situés entre 4 et 9 ans), et plus précisément, au processus psychique à l’œuvre dans la symbolisation et dans l’élaboration de leurs théories personnelles, subjectives autour de la maladie, nous soutenons que cette construction d’un sens, qui opère comme une tentative de guérison psychique à partir d’une effraction du réel, définit aussi une implication du sujet dans la maladie, lui permettant ainsi de ne pas rester dans cette position d’objet. De même, lorsque ces enfants manifestent un symptôme qui fait énigme ou qu’ils éprouvent le besoin d’élucider une question, notamment dans l’après-coup des traitements intensifs, comme une sorte de point de réel qui vient fissurer ce qui a pu s’édifier comme sens autour de la maladie, nous posons alors l’hypothèse d’une modification possible de cette position subjective par le travail analytique autour de ce sens qui peut se faire et se défaire grâce à l’équivoque du signifiant, la métaphore et la métonymie, dans la perspective de définir un nouveau mode d’existence, marqué par l’expérience de la maladie, plutôt qu’empêché par celle-ci. / A sacred figure of the 21st century, the child, when affected by a cancer pathology, is bound to carry the burden of cultural symbols and of the anxiety - inducing social discourse resulting from them. Sometimes considered a victim, sometimes a hero, an ill child is in fact an object under the influence of the Other ; a control acting through the disease itself, but also by the legitimate anguish of parents, the medical corps and the therapeutic measures that are necessary to reach the desired cure. With particular attention to the singularity of the discourse that we met in the paediatric oncology clinic (children aged 4 to 9 years old), and specifically to the psychological processes involved in the symbolization and in the development of their personal and subjective theories surrounding their condition, we believe that this development of a “signification” – acting as a psychological healing attempt following an incursion into reality – also defines the subject’s involvement in the disease, which frees them from being mere objects Furthermore, when these children show a puzzling symptom or feel the need to find the answer to a question, especially in the afterwardsness of intensive treatments – like a real point altering the constructed signification surrounding the disease – we believe that changing this objectification is possible thanks to analytical work around this signification, which can be deconstructed and reconstructed through the significant’s ambivalence, metaphors and metonymy. An attempt to define a new way of existing marked by the experience with the disease, rather than being prevented by it.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019REN20013 |
Date | 01 February 2019 |
Creators | Mallet, Jeremie |
Contributors | Rennes 2, Martin-Mattéra, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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