La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est une maladie respiratoire irréversible, évolutive et très fréquente qui fait peser un lourd fardeau sur le système de santé, les patients et leurs proches. La réadaptation pulmonaire (RP) est efficace pour réduire la dyspnée et l’utilisation des ressources en soins de santé et pour améliorer la capacité physique et la qualité de vie des patients. L’entraînement physique est la pierre angulaire de la RP, mais elle n’est bénéfique que si les patients 1) assistent aux séances d’exercice, 2) se conforment à l'intensité des exercices prescrits et 3) maintiennent l'exercice physique régulier après la RP. La dépression comorbide est disproportionnée dans la MPOC et s’est révélée être un facteur prédictif de « mauvaise » fréquentation de la RP, et d'abandon de la pratique physique régulière après le programme. À notre connaissance, aucune étude ne s'est intéressée aux prédicteurs de conformité à l'intensité d'exercice prescrit pendant la RP et seules quelques études ont explorées les facteurs associés au maintien de l'exercice après la RP. L’objectif principal de cette étude consistait à examiner dans quelle mesure les symptômes dépressifs à l'entrée de la RP permettent de prédire 1) la présence aux séances de RP, 2) le respect de l'intensité (conformité) des exercices d’endurance prescrits pendant la RP, et 3) le niveau d’exercice physique maintenu 9 mois après la RP. Un deuxième objectif consistait à explorer d'autres variables susceptibles d'être associées à ces paramètres. Trente-six patients (64 % de femmes) atteints de la MPOC stable, modérée à sévère, ont été inscrits à un programme de RP de 12 semaines comportant 36 séances d’exercice physique supervisé. À l’entrée du RP les patients ont rempli l’Inventaire de Dépression de Beck (BDI-II, le prédicteur principal) et le formulaire C de l’Échelle du locus de contrôle sur la santé (LCS), et ont subi des tests de fonction pulmonaire et une épreuve d’effort progressif à vélo (pour déterminer l'intensité de l'exercice pour la RP). Ensuite, ils ont été répartis de façon aléatoire dans trois groupes à intensité d’exercice différente. La fréquentation de la RP était définie comme le pourcentage de séances suivies; la conformité, comme la durée d’entraînement pratiquée à la fréquence cardiaque cible; et le maintien de l'exercice physique régulier comme le niveau d’exercice fait au cours d’une semaine 9 mois après la RP (enregistré dans un journal d’activité physique et calculé en équivalents métaboliques de l’effort [MET] minutes ). La médiane (écart interquartile ou IQR) du score au BDI-II était de 8,5 points (6-13), la médiane (IQR) du taux de la fréquentation aux séances était de 83% (67-94), la médiane du taux de compliance à l’intensité d'exercice était de 94% (71-99), et la médiane du nombre de minutes MET après la RP était de 706 (445-1146). Les analyses de régression linéaire ne montrent pas de relation entre les symptômes dépressifs pré-RP et la fréquentation des séances de la RP (ß = 0,12; p = 0,478). Par-contre, ils étaient associés à la conformité à l'intensité de l’exercice physique pendant la RP (ß = -0,40; p = 0,047), et à la poursuite de la pratique d’un exercice physique régulier après la RP (ß = -0,50; p = 0,004). Les analyses étaient ajustées pour des covariables prédéfinies. Les analyses exploratoires ont révélé que certaines variables supplémentaires (y compris LCS) étaient associées aux issues mesurées. Les résultats de cette étude montrent que même les niveaux de dépression sous-cliniques pourraient jouer un rôle important dans la compliance aux programme de réentraînement, et au maintien d’un style de vie actif après la période de réadaptation. Cela a des implications pour améliorer le dépistage des « mauvais » résultats dans la RP et pour l'élaboration d'interventions ciblées pour améliorer les bénéfices pour la santé découlant de la réadaptation pour la MPOC. / Abstract : Chronic obstructive pulmonary disease (COPD) is an irreversible, progressive, and highly prevalent respiratory illness that poses a great burden on the healthcare system, patients, and their families. Pulmonary rehabilitation (PR) is effective in reducing dyspnea and health care resource utilization, and increasing exercise capacity and quality of life. Exercise training is the cornerstone of PR but is only beneficial if patients 1) attend sessions, 2) comply with the prescribed exercise regimen, and 3) maintain regular exercise after supervised PR ends. Comorbid depression is disproportionately high in COPD and has been found to predict poor attendance at PR and low levels of exercise maintained afterwards. To our knowledge, no study has investigated predictors of exercise compliance during PR, and only a few studies have examined predictors of exercise maintenance post PR. The primary objective of this study was to examine how much baseline depressive symptomatology can predict 1) PR attendance, 2) PR exercise compliance, and 3) levels of exercise maintained at 9-months post PR. A secondary, exploratory objective was to identify additional variables that might also have significant associations with these outcomes. Thirty-six patients (64% female) with stable COPD were enrolled in a 12-week 36-session supervised exercise intervention in the context of a PR program. Patients underwent evaluations at entry to PR which included the Beck Depression Inventory (BDI-II, the main predictor), the Multidimensional Health Locus of Control (HLC) Scale Form-C, pulmonary function tests, and an incremental cycling test (to determine the exercise intensity prescription). Patients were randomized to one of three groups of varying exercise intensity. Attendance was defined as the percent of total sessions attended, compliance as the percent of endurance training time exercising at a prescribed target heart rate, and post-PR exercise as the total exercise performed over a 7-day period recorded in a physical activity diary and calculated as metabolic equivalent of task (MET) minutes. Median (IQR) baseline BDI-II was 8.5 (6-13), median (IQR) percent attendance was 83 (67-94), median (IQR) percent exercise compliance was 94 (71-99), and median (IQR) exercise MET-minutes post PR was 706 (445-1146). In multiple regression analyses, baseline depressive symptomatology did not emerge as a significant independent predictor of PR attendance (ß = .12, p = .478), but was a significant predictor of PR exercise compliance (ß = -.40, p = .047), and of exercise maintained post PR (ß = -.50, p = .004), with adjustment for a-priori defined covariates. Secondary exploratory analyses revealed that certain additional variables (including HLC) had associations with particular outcomes. The findings suggest that even subclinical levels of depression can predict PR exercise compliance and post-PR exercise levels. This has implications for improving screening for, and understanding of, poor outcomes in PR and for developing targeted interventions to optimize the health benefits that can be derived during and after PR for COPD.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/11256 |
Date | January 2017 |
Creators | Duckworth, Kevin A. |
Contributors | Lavoie, Kim |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Kevin Duckworth |
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