Cette thèse porte sur l’iconographie des Rois mages du Xe au XIIe siècle à travers l’étude de son adaptation sur supports monumentaux dans l’Occident latin, pour déceler la reformulation du thème dans la « société féodale ». Pour ce faire, le premier fil conducteur est la conception du statut royal qu’acquièrent les Mages de l’Évangéliste Matthieu au Xe siècle, analysée parallèlement à celle de la figure dirigeante élaborée sur cette période et décrite par Marc Bloch dans Les Rois thaumaturges (1924) et par Ernst Kantorowicz dans Les deux corps du Roi (1957). L’optique est de définir la place des nouveaux Rois mages dans les intrications de liens « d’homme à homme » dépeintes par Marc Bloch. Le second est la notion d’espace féodal, étudiée en profondeur par Robert Fossier, autour du concept « d’encellulement », et par Alain Guerreau qui applique cette idée à l’espace sacré. La notion d’espace féodal régit à la fois le corpus des décors étudiés, leur intégration dans l’espace ecclésial et la conception de l’espace iconique lui-même. Une analyse phénoménologique fait ainsi apparaître une figure des personnages dans l’« imaginaire féodal », pleinement investis de la fonction royale et de son aura, trouvant leur place dans un système mental que l’analyse de grands ensembles iconographiques permet de définir. En tant que figures universelles abstraites, les Rois mages forment ainsi une projection claire de l’idée de groupe, modulée selon diverses consciences fédératrices, de sa cellule la plus restreinte à l’universalité chrétienne. / This dissertation deals with the iconography of the Three Kings from the Xth to the XIIth century, by means of a study of its adaptation on monumental decoration in Latin Europe, so as to unravel how it was adapted by feudal society. In order to do so, the first question is that of the new royal status acquired in the Xth century by the Magi from the Gospel of Matthew, analyzed thanks to the concept of “ruler figure” that emerged at the time and was depicted by Marc Bloch in Les Rois thaumaturges (1924) and Ernst Kantorowicz in the The King’s Two Bodies (1957). The aim is to define where the newly defined Three Kings stand in the intricate network of “ties between man and man” theorized by Marc Bloch. The second question is that of the notion of feudal space, studied in depth by Robert Fossier, with his concept of “encellulement” (1982), and Alain Guerreau, who applies this idea to the sacred space. The notion of feudal space informs the corpus of studied pictures, their integration in the ecclesial space and the conception of the iconic space itself. A phenomenological analysis reveals the features of the characters in the “feudal imaginary”, fully invested with their royal function and its aura, and finding their place in a mental system whose mode of functioning can be unveiled thanks to the study of great iconographic sets. Being abstract universal figures, the Three Kings constitute a clear picture of the notion of social group, modulated according to various unifying consciences, from the most basic unit to Christian Holism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012DIJOL034 |
Date | 10 December 2012 |
Creators | Beaud, Mathieu |
Contributors | Dijon, Russo, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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