L’ostéopathie connaît une popularité croissante au Québec. Cependant, la collaboration interprofessionnelle (CIP) entre les médecins et les ostéopathes est un phénomène relativement nouveau et encore peu étudié. Cette étude mixte séquentielle explicative vise à : 1) décrire la situation actuelle au Québec en termes de collaboration entre les médecins et les ostéopathes impliqués auprès de la clientèle pédiatrique et 2) explorer les facteurs facilitants et les barrières à la CIP. Méthodologie : Le volet quantitatif a été réalisé à l’aide de questionnaires postaux destinés à tous les médecins et ostéopathes œuvrant auprès d’une clientèle pédiatrique. Vingt et un entretiens semi-dirigés ont par la suite été réalisés. Les données recueillies dans les questionnaires ont été analysées à l’aide de statistiques descriptives et de modèles de régression alors qu’une analyse thématique a été effectuée pour le contenu des entretiens. Résultats : Au total, 274 médecins (14 %) et 297 ostéopathes (42 %) ont complété les questionnaires. Dix de ces médecins et 11 ostéopathes ont participé aux entretiens. Les références en ostéopathie sont associées à la présence d’une relation professionnelle (rapport de cote (RC) 4,10 (intervalle de confiance (IC) à 95 % 2,12; 7,95), p < 0,001), aux consultations personnelles (RC 2,58 (IC 95 % : 1,35; 4,93), p = 0,004), à la pratique en milieu non hospitalier (RC 1,89 (IC 95 % :1,03; 3,47), p = 0,040) et à la connaissance du rôle de l'ostéopathe (RC 1,22 (IC 95 % :1,01 ; 1,47), p = 0,042). Les facteurs facilitants additionnels mentionnés sont les expériences positives rapportées par les parents, la formation antérieure en santé et l’expertise en pédiatrie de l’ostéopathe, le respect des limites professionnelles et la complémentarité des soins, la sécurité perçue de l'ostéopathie ainsi que les demandes de communications interprofessionnelles émises par les parents. Le langage, la difficulté de vulgarisation, le contexte organisationnel et légal, l'incertitude quant aux rôles, la rareté des interactions interprofessionnelles et les données probantes limitées dans le domaine ostéopathique constituent les principales barrières à la CIP. Conclusion : Une certaine collaboration existe déjà entre les médecins et ostéopathes, mais l’optimisation de cette collaboration pose encore plusieurs défis. Dans le contexte actuel de processus d’encadrement de la profession d’ostéopathe par l’Office des professions du Québec et de la création d’un premier programme universitaire, ces résultats pourront guider les efforts visant la promotion d’une collaboration productive et des soins sécuritaires axés sur le patient. / Abstract: Osteopathy is growing in popularity in Quebec. Interprofessional collaboration (IPC) between physicians and osteopaths is a new phenomenon and information about it is scarce. This explanatory sequential mixed-methods study aimed to 1) describe current collaborative practices between physicians and osteopaths involved with pediatric patients and 2) explore enablers of and barriers to the development of IPC. Methods: Postal questionnaires about collaborative practices were first sent to all physicians and osteopaths working with pediatric patients in Quebec. Semi-structured individual interviews were then conducted with a subset of 21 participants. The data collected in the questionnaires were analyzed using descriptive statistics and regression models, while a thematic analysis was carried out for the content of the interviews. Results: A total of 274 physicians (14%) and 297 osteopaths (42%) completed the survey while 10 of those physicians and 11 osteopaths were purposely selected for interviews. Osteopathic referral was positively associated with having a professional relationship (odds ratio [OR] 4.10 (95% confidence interval [CI] 2.12; 7.95), p < 0.001), personal consultation (OR 2.58 (95% CI 1.35; 4.93), p = 0.004), community-based practice (OR 1.89 (95% CI 1.03; 3.47), p = 0.040), and knowledge about role of osteopathy (OR 1.22 (95% CI 1.01; 1.47), p = 0.042). Additional enablers identified by respondents include: positive experiences reported by parents; the osteopath having had pediatric experience or previous training as an allied health practitioner; mutual respect for professional boundaries and complementarity; perceived safety of osteopathy; and parents’ requests for interprofessional communication. The main barriers to IPC include: language; difficulties communicating findings of osteopathic palpation assessment; organizational and legal contexts; uncertainty regarding one another’s roles, lack of interprofessional interactions; and limited scientific evidence. While some collaboration currently exists between physicians and osteopaths, optimizing these relationships and interactions still poses several challenges. In the current context of the pending regulation and standardization of osteopathic training in Quebec, these results could be used to guide efforts to promote productive collaboration and safe patient-oriented care.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/10612 |
Date | January 2017 |
Creators | Morin, Chantal |
Contributors | Gaboury, Isabelle, Desrosiers, Johanne |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French, English |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Chantal Morin, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.5/ca/ |
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