Ouvéa, qu’on appelle « l’île la plus proche du paradis », est un petit atoll de l’archipel des îles Loyauté situé à l’est de la Grande Terre. L’ensemble constitue la collectivité territoriale d’Outre-mer de la Nouvelle-Calédonie. Son lagon et ses plages de rêve, une formidable et intacte biodiversité, une société kanak ancrée dans la tradition et un passé de sacrifices pour la cause indépendantiste, font d’Ouvéa un véritable sanctuaire. Ses patrimoines naturels et culturels, préservés des grands bouleversements de notre époque, sont chargés d’une forte valeur symbolique à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie.Après avoir été érigé comme un fondement incontournable de la revendication identitaire et de la lutte indépendantiste kanak dans les années 1970-1980 le patrimoine devient aujourd’hui un véritable pilier du projet de société calédonien et tente de réunir l’ensemble des communautés tout en servant le développement économique. La patrimonialisation est perçue comme un cercle vertueux, à la fois condition et résultat du développement durable et semble orienter l’ensemble des politiques du territoire, du moins dans le discours : la période actuelle semble être celle du « tout-patrimoine ». Cette thèse de géographie propose une analyse de la patrimonialisation à Ouvéa en caractérisant les impacts de cette dynamique au sein du territoire et en identifiant ses limites.Après avoir analysé le rôle du patrimoine dans la structuration de la société calédonienne au cours de l’histoire, la démonstration s’appuie sur des études de cas concrètes et actuelles sur le terrain : la patrimonialisation de la nature avec l’inscription des lagons d’Ouvéa à l’Unesco, celle de l’agriculture avec les tentatives de valoriser les terroirs et celle de l’histoire avec la mise en cinéma de la mémoire calédonienne.Du local au global, au cœur des recompositions territoriales, le « tout-patrimoine » apparaît dans ce travail comme une des opportunités et un des aveuglements qui caractérisent notre époque. / Uvea, “the nearest island to heaven”, is a small atoll of the Loyalty Islands archipelago situated at the east of the Mainland of New Caledonia, forming with it a French overseas territory. Its lagoon and its magnificent beaches, an impressive and healthy biodiversity, a Kanak society deeply anchored in tradition and a past of sacrifices made in the fight for independence, make Uvea a real sanctuary of natural and cultural heritage left untouched by the great transformations of our times and endowed with a strong symbolic value for the whole of New Caledonia.Having been established as a solid foundation of the identity claims and the fight for Kanak independence in the years 1970 to 1980, the concept of heritage has now become a major pillar of the project of creating a Caledonian society, uniting all communities and advancing at the same time the economic development. The patrimonialisation is perceived as a virtuous circle, precondition and result of a sustainable development at the same time and seems to guide all the policies of New Caledonia, at least in the dominant discourse: what characterizes the current period is the idea of an “all embracing heritage”.This dissertation in geography develops an analysis of the patrimonialisation on the island of Uvea by characterizing the impact of this dynamic process within the whole of New Caledonia and by identifying its limits. After having analyzed the role of ‘heritage’ in the structural development of Caledonian society in the course of its history, I will present concrete and current case studies carried out in the field: the patrimonialisation of nature through the inscription of the Uvean lagoon in the World Heritage List of Unesco, the patrimonialisation of agriculture through the attempt to promote its specific characteristics, and of history through the recording of Caledonian memory in the form of movies. From the local to the global level, in the framework of a territorial restructuring, the concept of an all-embracing heritage seems to be at the same time one of the opportunities and one of the blind spots which characterize our times.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040116 |
Date | 06 December 2011 |
Creators | Faurie, Mathias |
Contributors | Paris 4, Huetz de Lemps, Christian, David, Gilbert |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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