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Langue des signes et malaise du sujet / Sign language and subject's unease

Le champ socio-professionnel circonscrit par la prise en compte éducative et sociale des surdités sévères et profondes congénitales est structuré par un clivage entre les courants gestualistes et oralistes apparu à la fin du XVIIIè siècle. Depuis la fin des années mille neuf-cent soixante-dix, sous les impulsions de la militance pour la « cause sourde » d'une part et des progrès technico-médicaux de l'autre, ce clivage s'est trouvé refondé dans celui distinguant une conception du sujet sourd, héritant du structuralisme en linguistique et en psychanalyse, d'une approche de l'individu déficient auditif marqué du positivisme des modèles biologiques appliqués à l'humain.Si l’indigence de la prise en compte de la complexité de la rationalité humaine par ce second paradigme fait l'objet de critiques tout aussi sévères qu'argumentées de la part du premier, la passion pour la langue des signes qui infiltre celui-ci l'inscrit aussi, par là même, dans la tendance sociale repérable comme celle d'un effacement de la spécificité de l'enfant.Bien au-delà d'ailleurs du contexte du handicap, on peut identifier que la langue des signes produit dans notre contemporanéité des effets de fascination amplement redevables aux échos qu'elle trouve dans la négativité – au sens de Jean Gagnepain – constitutive de la condition de l'Homme.Dans l'investissement de la langue des signes, ordonné par la militance pour la « cause sourde » et l'orientation se présentant comme oeuvrant à un bilinguisme, la question de l'imprégnation de la langue audio-orale communautaire et de son outillage par l’écrit figure enfin un point d’achoppement dont se démarquent les approches oralistes notamment renouvelées par la Langue française Parlée Complétée (LPC). / The socio-professional area is delimited by the social and educative ways of regarding the severe congenital deafnesses. It is structured by the split between the oralism and gestualism branches which appeared at the end of XVIIIth century. Since the end of the seventies, driven by parental and cultural militancies as well as technical and medical progress, this division has been refounded in a new one which sets apart two ways of seeing the deaf person. One derives from structuralism in linguistic and psychoanalyse and the other one from positivism of biological models applied to Human.The paucity of the second paradigm regarding the human rationality complexity is the target of serious as well as documented criticisms by the first one. However, the passion for the sign language which comes in the latter one puts it also, by the fact, in the social trend which erases the child specificity. Besides, far beyond the handicap context, the fascination for the sign language observed in our contemporaneity is fully indebted to echoes found in the human constitutive negativity – in the Jean Gagnepain's meaning.Finally the issues of impregnation by audio-oral community language and of its equipment by writing are sticking points in the sign language approach, ordered by campaigners for the deaf cause and considered as working for bilingualism. Conversely, oralism, especially when renewed by the Cued Speech adapted to French, gets free from these pitfalls.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017REN20029
Date26 June 2017
CreatorsGoasmat, Grégory
ContributorsRennes 2, Quentel, Jean-Claude
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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