Dès le XVIIIe siècle, l’Opéra de Paris est considéré comme un « établissement public ». Ses missions sont nombreuses. Le théâtre doit proposer traditionnellement aux spectateurs des ouvrages lyriques appartenant à un genre national, mais son rôle est aussi de représenter le pouvoir politique, de servir les relations diplomatiques, ou encore de soutenir un pan de l’artisanat. Le fonctionnement du « service public de l’Opéra » soulève des questions d’ordre public et de gestion. Un encadrement normatif a été mis en place. La police des spectacles a été réformée et adaptée aux singularités de l’établissement : le régime de la censure, la surveillance policière, comme les dispositifs de lutte contre les incendies ont été l’objet de mesures précises. La gestion du théâtre a connu plusieurs bouleversements. Les autorités ont hésité entre un système ambigu de délégation à des entrepreneurs subventionnés et un mode de gestion en régie directe. Ces réformes institutionnelles ont eu des incidences sur la condition juridique des interprètes, comme sur le déroulement des carrières et l’organisation de leur caisse de pensions. Toutes les informations nécessaires à l’élaboration de ce travail ne se trouvent pas dans les règlements. La méthode a été de croiser les sources juridiques avec les archives administratives et les bilans comptables, afin de confronter la marche effective de l’établissement avec le fonctionnement « idéal », imaginé dans les bureaux, loin des difficultés matérielles d’exécution. Cette étude révèle la force normative des usages en matière d'administration, ainsi que le phénomène de détournement des textes par les administrateurs. Ce mode de fonctionnement, souvent ignoré de la bureaucratie, demeure le seul élément de stabilité à l’Opéra, depuis le règne de Louis XIV jusqu’à la IIIe République. / Since the eighteenth century, the Paris Opera has been considered to be a “public service corporation”. Many missions were assigned to the theatre: the Opera should traditionally offer the viewer lyrical opuses in a national genre, but it’s role was also to represent the authorities, serve foreign affairs and support a section of the craft industry. The functioning of the "public service of the Opera” raises questions of public order and management. A legal framework was implemented. The police for the theatres was reformed and adapted to the peculiarities of the activity: censorship, police surveillance and fire fighting arrangements were organized by specific measures. The administration of the Opera underwent several upheavals. The authorities hesitated between an ambiguous system of delegation to subsidized contractors and direct state control (or local government control). These institutional reforms had an impact on the legal status of the artists, on the development of their careers and on the organization of their pension fund. All the information necessary for the development of this work is not to be found in the legal regulations. Our method was to cross the legal sources with administrative records and balance sheets, in order to compare the actual running of the theatre with it’s "ideal" functioning, planned in offices, far from the material difficulties of the actual execution. This study reveals the normative force of customary uses in administration, as well as the phenomenon of diversion of the rules by the administrators and the staff. This mode of functioning, often unknown to the bureaucracy, remains the only element of stability in the Opera, since the reign of Louis XIV until the Third Republic.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA020072 |
Date | 06 December 2012 |
Creators | Monnier, Franck |
Contributors | Paris 2, Harouel, Jean-Louis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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