« Territorialisation de l’espace public : une approche polanyienne appliquée au cas de l’Auvergne » est une recherche en Sciences de l’Information et de la Communication portant sur l’espace public contemporain. Cette recherche s’intéresse aux enjeux démocratiques liés à l’existence simultanée de différentes échelles d’articulation des sphères politique, économique et symbolique. Il s’agit d’un travail théorique et empirique appuyé sur le niveau régional auvergnat, mobilisant une épistémologie de la complexité (Edgar Morin), la méthodologie de « l’étude de cas élargie » (Michael Burawoy) et une approche interdisciplinaire.L’espace public est défini comme ayant une double dimension empirique et normative (Jürgen Habermas). Mais en référence aux travaux d’Éric Dacheux, l’espace public est également le fruit d’un compromis particulier, historiquement déterminé, entre les trois ordres politique, économique et symbolique. Par conséquent, l’espace public est le lieu où ces trois systèmes entrent en confrontation et sont en interaction (dimension empirique) et une instance propre à la démocratie (dimension normative). Il est donc le lieu où se jouent, en démocratie, les processus de régulation et de transformation sociale. Le mot « polanyien » fait référence aux travaux de Karl Polanyi (1886-1964) qui ont démontré que même si État libéral, démocratie et « idéologie de marché » sont historiquement liés, ils sont incompatibles à long terme. Cela signifie qu’il est nécessaire de développer une nouvelle relation entre la sphère économique et la sphère politique, compatible avec la démocratie. Les activités communicationnelles dans l’espace public sont considérées comme des relations humaines intentionnelles ayant pour objectif un partage de sens. En contexte démocratique, il s’agit de relations entre des personnes égales et libres aux altérités irréductibles. L’agir communicationnelle peut en être une des modalités, même s’il s’agit davantage d’un idéal normatif, la réalité empirique étant marquée par l’incommunication et l’expression préalable de désaccords à partir desquels peut se construire une activité délibérative.Le terrain de recherche empirique se situe à l’échelle de l’espace public régional, considéré comme un « espace public émergent ». Les outils mobilisés sont des « focus groups », des « entretiens compréhensifs » avec des acteurs politiques et des acteurs de l’ESS vivant en Auvergne, et le fruit d’une observation participante en tant qu’acteur politique. Des pratiques de démocratie participative à l’initiative du Conseil régional sont ainsi décrites et analysées.Cette démarche de recherche aboutit à la proposition d’une représentation d’un « espace public pluriel territorialisé ». Elle défend l’intérêt d’une approche d’économie plurielle en Sciences de l’Information et de la Communication. / "Territorialisation of the public sphere: a Polanyian approach applied to the case of Auvergne” is a doctoral research project in Information and Communication Sciences on the contemporary public sphere. This research focuses on democratic issues linked with the coexistence of different scales of articulation of political, economic and symbolic spheres. It is a theoretical and empirical work applied to the regional level (Auvergne- France), using an epistemology of complexity (Edgar Morin), the extended case method” (Michael Burawoy) and an interdisciplinary approach.Public sphere is defined as having a dual empirical and normative dimension (Jürgen Habermas). But in reference to the work of Éric Dacheux, the public sphere is also the consequence of a particular compromise, historically determined, between three orders: political, economic and symbolic systems. As a result, the public sphere is the place where these three systems come into confrontation and interact (empirical dimension) and a proper instance of democracy (normative dimension). In a democracy, it is the place where regulation and social transformation processes take place. The word “Polanyian” refers to research by Karl Polanyi (1886-1964) who demonstrated that even if liberal state, democracy and “market ideology” are historically linked, they are incompatible in the long term. This means that it is necessary to develop a new relationship between the economic sphere and the political sphere compatible with democracy. Communicational activities in the public sphere are considered as intentional human relations aimed creating shared meaning. In a democratic context, this involves a relationship between equal and free persons with irreducible otherness. Communicative action can be one of the modalities, although it is rather a normative ideal, while empirical reality is characterized by miscommunication and the prior expression of disagreements from which one can build a deliberative activity.The empirical research field is based on a study of the regional public sphere as an “emerging public sphere”. The tools used are “focus groups”, “interactive interviews” with some political actors and actors of the social and solidarity economy living in Auvergne, and the result of a participant observation as a political actor. Participatory democratic practices initiated by the Regional Council are thus described and analyzed.This research approach leads to the proposal for the representation of a “territorialized plural public sphere” representation. It vindicates a plural economy approach in Information and Communication Sciences.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017CLFAL001 |
Date | 11 January 2017 |
Creators | Bussière, Alain |
Contributors | Clermont Auvergne, Dacheux, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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