Le réalisme pictural peut être conçu, par-delà la pensée ontologique dualiste, comme expérience perceptive cognitive du spectateur d’avoir l’impression de voir le « réel » dans une configuration imagée picturale. Cette impression de réel n’est pas illusoire, mais subjectivement factuelle, sans être nécessairement consciente. Elle pourrait résulter de la facilité perceptive ou de la fluidité opérationnelle du processus perceptif cognitif. Lorsque l’activité perceptive cognitive opérante dans l’expérience du réalisme pictural est régulée par la valence hédonique immanente à cette fluidité opérationnelle sous-jacente à l’impression de réel, cette expérience « subjective » peut être également « esthétique » pour cette autosuffisance fonctionnelle de la « conduite cognitive » du spectateur. Cependant, l’expérience du réalisme pictural comporte une dimension anthropo-transculutrelle, comme on peut le constater notamment dans les récits littéraires des spectateurs coréens du 18e siècle qui illustrent leurs expériences visuelles des peintures occidentales « illusionnistes » réalisées par des missionnaires jésuites à Pékin. La culture est néanmoins opérante dans l’expérience « esthétique » du réalisme pictural. Son effet est double. D’une part, la culture fonctionne comme une des variables de la fonction complexe de l’apprentissage perceptif qui pourrait modifier la dynamique du processus perceptif cognitif ainsi que l’attention perceptive visuelle. D’autre part, elle pourrait opérer un effet dans la valence hédonique globale en participant à la modélisation de l’« affect idéal » distingué de l’« affect effectif ». / The pictorial realism can be conceived, beyond ontological dualistic thought, as beholder’s perceptual cognitive experience to have the impression of seeing the “real” in a picture. This impression or feeling of real is not illusory, but subjectively factual, without being necessarily conscious. It may result from perceptual easiness or from perceptual cognitive processing fluency. When the perceptual cognitive activity working in the pictorial realism experience is regulated by hedonic valence immanent in this processing fluency that underlies the impression of real, this subjective experience can also be “aesthetic” by functional self-sufficiency of beholder’s “cognitive conduct”. However, the experience of pictorial realism contains an anthropo-transcultural dimension, as we can observe especially in the stories written by 18th century Korean beholders, which illustrate their visual experiences of the western “illusionist” paintings produced by jesuit missionary painters in Beijing. Nevertheless, the culture comes into play in the “esthetic experience” of pictorial realism. Its effect is double. On the one hand, the culture acts as one of the variables of the complexe function of perceptual learning which could make difference in the perceptual cognitive processing dynamics and in the visual or perceptual attention. On the other hand, the culture might influence the global state of hedonic valence by participating in the modeling of “ideal affect” distinguished from “actual affect”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEH051 |
Date | 01 June 2018 |
Creators | Hwang, Ju-Yeon |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Schaeffer, Jean-Marie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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