Cette étude propose de mettre en relation une pratique poétique propre à la communauté des pêcheurs du fleuve Sénégal, le Pékâne (Pekaan en poulâr) – en particulier l’une de ses composantes la moins connue, le Diârâlé (jaaraale en poulâr)- et un paysage : la vallée du Fleuve Sénégal. Le Pékâne est une poésie orale en poulâr chantée a capella par des Soubalbés, c’est-à-dire les pêcheurs du Fleuve Sénégal. Le Diârâlé est couramment défini comme de la poésie descriptive. Il s’agit d’une poésie ancrée dans un territoire local qui retrace l’itinéraire des poètes circulant au bord du fleuve Sénégal. Cette dimension géographique fondamentale a orienté le choix d’un cadre théorique particulier, celui de la géopoétique, qui n’a pas encore été mis à l’épreuve pour étudier le Pékâne et ses différentes composantes. C’est pourquoi cette étude essaiera de montrer en quoi le Diârâlé peut être défini comme une poésie paysagère qui a su s’adapter à un contexte très mouvant. Pour ce faire, trois questions principales seront abordées. La première partie analysera comment le Diârâlé se construit sur un réseau non seulement intertextuel mais aussi social et culturel. Une seconde partie s’interrogera sur les évolutions du Diârâlé en montrant qu’il s’agit d’un genre dynamique qui a su se perpétuer au-delà de Guélâye Âli Fâl, la figure tutélaire du Pékâne contemporain sur lequel toutes les études avaient jusqu’à présent porté. Enfin, une dernière partie montrera que le Diârâlé peut être considéré comme une poésie paysagère et nomade en prise avec les bouleversements environnementaux qui frappent de plein fouet la Vallée du Fleuve Sénégal.L’analyse s’appuiera sur un corpus de six textes oraux, transcrits en poulâr et traduits en français, collectés auprès de deux chanteurs de Pékâne au Sénégal en 2011 et 2012. / This dissertation aims to link a poetry specific to River Senegal’s fishermen called Pékâne (Pekaan) - especially one of its lesser-known component called Diârâlé (Jaaraale) - and a landscape : the Valley of the River Senegal. Pékâne is a fulani oral poetry sung a capella by fishermen of the River Senegal. Diârâlé is often defined as a descriptive poetry. It is deeply rooted in a local territory and it retraces the poets’ itinerary along the bank of the River Senegal. This fundamental aspect has lead me to choose a specific theoretical framework : the geopoetic approach which has never been used before to study Pékâne and its components. This is why, this dissertation tries to show why Diârâlé can be defined as a landscaping poetry which was able to adapt itself to a highly changing environment. Three main issues are raised.The first part analyses how Diârâlé is building itself not only on an intertextual network but also on a social and cultural network. The second part examines the Diârâlé actual evolutions, showing that it is a dynamic genre which was able to continue beyond Guélâye Âli Fâl, the tutelary figure of modern Pékâne. Finally, the last part shows that Diârâlé can be considered as a landscaping and nomadic poetry linked to environmental changes that are hitting the River Senegal Valley.The analysis is based on a corpus made of six oral performances collected in 2011 and 2012 in Senegal. Texts are transcribed in Fulani and translated into French.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015USPC0014 |
Date | 25 September 2015 |
Creators | Lorin, Marie |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Paris, INALCO, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Baumgardt, Ursula, Dieng, Bassirou |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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