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L’autonomie au travail : étude de cas des livreur·euse·s de la gig-économie à Montréal

Ce mémoire s’intéresse à l’expérience de travail des livreur·euse·s de plateformes de la gig-économie, au prisme de la question de l’autonomie. Il apparaît hautement paradoxal que les plateformes numériques, tout en célébrant cette valeur émancipatrice qu’est l’autonomie, sapent simultanément toutes ses chances de réalisation effective par les travailleur·euse·s, en multipliant les sources, directes ou indirectes, de contrôle. Devant ce paradoxe, nous interrogeons la réception par les travailleur·euse·s du discours sur l’autonomie tenu par les plateformes numériques et tentons de déceler leur interprétation personnelle de l’autonomie, afin de comprendre les conditions sous lesquelles une autonomie au travail peut être exercée. En adoptant une conception large de l’autonomie, il s’agit également d’intégrer les niveaux individuel et collectif afin de tisser des fils entre rapport au travail et action collective dans le cadre d’une réflexion sur les ressorts de la mobilisation.
À partir d’un corpus de 16 entretiens menés avec des livreurs de plateforme à Montréal, nous développons une analyse qui tente de faire la part entre les aspirations et les pratiques concrètes d’autonomie, tant à l’échelle individuelle qu’à l’échelle collective, en mettant l’accent sur les obstacles à leur réalisation. Au terme de cette analyse, nous mettons en évidence le fait que l’autonomie apparaît comme un enjeu des rapports sociaux de production, qui se trouve dans une tension constante avec son opposé dialectique, à savoir le contrôle. Ce qui se dessine alors apparaît bel et bien comme une « zone grise d’autonomie ». / This dissertation focuses on the work experience of platform-based delivery workers through the lens of autonomy. It appears highly paradoxical that digital platforms, while celebrating the emancipatory value of autonomy, simultaneously undermine all its chances of effective realization by workers, by multiplying direct or indirect sources of control. To address this paradox, we question workers’ reception of the discourse on autonomy held by digital platforms and attempt to identify their personal interpretation of autonomy, in order to understand the conditions under which autonomy at work can be exercised. By adopting a broad conception of autonomy, we integrate the individual and collective scales in order to weave threads between the relationship to work and collective action as part of a reflection on the dynamics of mobilization.
Based on a corpus of 16 interviews conducted with platform delivery workers in Montreal, we are developing an analysis that attempts to distinguish between aspirations and concrete practices of autonomy, both at the individual and collective levels, by focusing on the obstacles to their realization. At the end of this analysis, we highlight the fact that autonomy appears to be an issue in the social relations of production, which is in constant tension with its dialectical opposite, namely, control. What then emerges appears to be a "grey zone of autonomy".

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25161
Date11 1900
CreatorsCoget, Léa
ContributorsNoiseux, Yanick
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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