Cette thèse retrace l’invention, à la fin des années 1970 d’un « problème de la deuxième génération » par un réseau transnational de fonctionnaires, d’experts et de chercheurs qui ont contribué à donner de la consistance à un groupe encore introuvable, c’est-à-dire non utilisé comme principe d’identification ordinaire. Elle restitue l’importation de la catégorie second generation, empruntée à la sociologie américaine, et le travail de traduction mené par des experts pour l’indexer au contexte de l’Europe post-migratoire. Elle s’intéresse également à la formation de nouveaux savoirs indexés aux « spécificités » de l'enfant d'immigrés et analyse le rôle des sciences sociales dans la formation d’un groupe social indéterminé. L’enquête restitue ensuite le passage de la catégorie de seconde génération du monde des politiques publiques vers celui des mobilisations collectives. Nous analysons la formation de huis clos protestataires qui ont favorisé des prises de parole sur des bases ethniques et permis l’émergence de porte-paroles parmi la jeunesse d’origine immigrée. Nous analysons les possibles que ces mobilisations ont ouverts au prisme d'une analyse longitudinale des carrières militantes et d'une étude pragmatique du déroulement des actions protestataires. Nous nous intéressons enfin aux conséquences biographiques d’une politique fondée sur des liens de reconnaissance interpersonnels et déconnectée de dispositifs de lutte contre les inégalités ethno-raciales. Les difficultés à négocier l’épuisement des mobilisations et le désarroi militant sont analysés comme la conséquence d’une politique compassionnelle qui a soulevé des espoirs tout en posant les fondements de leur impossible réalisation / This thesis analyses the invention, in the late 1970’s, of a « second generation problem » by a transnational network of experts, scholars and bureaucrats who gave increasing significance to a group which was still nowhere to be found, that is, not used as an ordinary self-identification category. It studies the borrowing of the “second generation” category form American sociology and the translation work conducted by experts to adapt it to the post-migratory European situation. It also investigates the appearance of a new knowledge adapted to the North African immigran children’s “specificities” and tries to understand the role of social sciences in the formation of an undefined social group. The research then focuses on the circulation of the “second generation” category between the public policy realm and the protests realm. We analyse the formation of protests behind closed doors which allowed claims on ethnic bases, and the emergence of spokespersons among the second generation. We seek to identify the emergence of new opportunities for a generation of immigrants’ children, by investigating simultaneously the activists’ careers in a diachronic perspective and the protests’ sequence of events in a pragmatic perspective. We finally address the biographical impact of a politics based on interpersonal bonds of recognition and disconnected from any measures against racial inequality. The troubles ex-activists had to recover from the end of protests and the confusion it generated are viewed as a consequence of a politics of compassion which nurtured hope but at the same time laid the foundation for its own failure
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA100086 |
Date | 04 November 2016 |
Creators | Momméja, Adèle |
Contributors | Paris 10, Dufoix, Stéphane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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