Bien que la discrimination soit devenue illégale et immorale, les recherches ont montré que les comportements discriminatoires subsistent, parfois en se manifestant de manière subtile. Cependant, les processus impliqués dans ces effets sont encore mal connus. En s’appuyant sur une conception émotionnelle du préjugé (Cottrell & Neuberg, 2005), l’objectif général de ce travail de thèse était d’investiguer le rôle causal des émotions dans l’émission des comportements discriminatoires, que ce soit au niveau du ressenti émotionnel subjectif mais surtout, au niveau des réactions émotionnelles plus subtiles. La première étude a d’abord montré que les émotions déclarées de colère, de peur et de dégoût médiatisent le lien entre la menace représentée par l’exogroupe et le comportement déclaré envers celui-ci. Au-delà du ressenti émotionnel subjectif, nous émettions l’hypothèse que les premiers instants de la perception de l’exogroupe suffisent à déclencher des réactions émotionnelles (i.e., tendances comportementales), ces dernières entrainant la mise en place d’un comportement discriminatoire involontaire. En s’appuyant sur une organisation en chaine causale expérimentale, les études 3 à 6 ont tout d’abord montré que les tendances comportementales précoces sont déclenchées à partir de l’émotion majoritaire évoquée par l’exogroupe. Les études 7 et 8, en revanche, ne confirment pas le rôle causal des tendances comportementales dans la mise en place des comportements discriminatoires involontaires. Dans l’ensemble, ce travail de recherche apporte des éléments de preuve concernant l’implication précoce des émotions dans le processus de discrimination mais ne permet pas de valider leur rôle médiateur. / Although discrimination is considered illegal and immoral, research has shown that discriminatory behaviors remained present, particularly through subtle behaviors. However, the processes underlying these effects are not clearly understood. Building on an emotional approach of prejudice (Cottrell & Neuberg, 2005), the main goal of this thesis was to investigate the causal role of emotions in discriminatory behaviors. The role of emotions was investigated here at the level of subjective feeling but also at the level of more subtle emotional reactions. Study 1 first showed that reported emotions of anger, fear and disgust mediated the link between the perceived threat associated to a social group and the behavior reported toward this group. Beyond subjective feelings, we hypothesized that the perception of an outgroup triggers early emotional reactions (i.e., behavioral tendencies), resulting in unintentional discriminatory behaviors. Consistent with our hypotheses, Studies 3-6 first showed that emotions evoked by the outgroup trigger related early behavioral tendencies. However, Studies 7 and 8 do not support the causal role of early behavioral tendencies in discriminatory behaviors. Overall, our findings provide evidence of early involvement of emotions in the discrimination process but do not support their mediating role.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015BORD0124 |
Date | 21 July 2015 |
Creators | Aube, Benoite |
Contributors | Bordeaux, Ric, François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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