L’intégration des expériences professionnelles et des expériences personnelles chez les psychothérapeutes est démontrée comme étant nécessaire à une pratique efficace. Comme doctorante en psychologie, j’ai voulu répondre aux exigences élevées de mon programme de formation, tout en ne négligeant pas la nécessité d’aborder la dimension personnelle de mon développement. C’est la raison d’être de la présente recherche et de mon intérêt pour la conscience réflexive. Plusieurs recherches démontrent qu’un praticien efficace ou d’expérience utilise la conscience réflexive, mais elles n’expliquent pas comment il s’en sert dans sa pratique. Même s’il existe un sens globalement partagé à la conscience réflexive – qui est de se prendre soi-même comme sujet d’analyse – l’absence de définition opérationnelle demeure un problème en psychothérapie. La présente recherche a comme objectif de décrire comment une doctorante en psychologie vit la conscience réflexive dans sa pratique de psychothérapie. Au moyen d’un devis qualitatif, descriptif et exploratoire de type praxéologique, cette recherche adopte un point de vue à la première personne. La collecte de données se déroule avant, pendant et après les séances de psychothérapie auprès de huit clients qui ont été rencontrés durant la dernière année d’internat en psychologie de la doctorante. Le canevas investigatif est le principal outil de collecte utilisé et découle de la méthode d’analyse qui a été privilégiée, l’analyse par questionnement analytique. Un groupe d’entretien, un entretien d’explicitation centré sur le vécu, ainsi que des enregistrements audio des séances psychothérapeutiques ont contribué à l’approfondissement de l’analyse de données et à la validité des résultats. Ceux-ci proposent une description de la conscience réflexive en trois volets : ce qui la compose, ce qui la guide et comment elle évolue. En plus des dimensions habituellement associées au concept de conscience réflexive en psychologie (les cognitions et les émotions), les résultats mettent en évidence les sensations physiques et les perceptions transcendantes du processus à l’étude. Ils précisent également que la conscience réflexive est guidée par une recherche de cohérence personnelle et professionnelle, et soulignent la prise de recul que ce processus permet. La discussion apporte un éclairage pertinent sur une partie du processus de conscience réflexive qui met dans des conditions semblables à la « pleine conscience ». La discussion s’intéresse aussi au rapprochement entre cette forme de méditation et des composantes de la conscience réflexive. Pour ce faire, des découvertes émergentes en neurosciences sur les effets bénéfiques de la méditation sont évoquées. Finalement, cette recherche propose un exercice de réflexion aux thérapeutes qui souhaitent développer la conscience réflexive dans leur pratique. La présente recherche fournit des apports tant aux plans scientifique et théorique, qu’au plan social. D’une part, elle contribue aux recherches qui s’intéressent à mieux définir la conscience réflexive en suggérant une compréhension de l’intérieur, de ce processus. D’autre part, elle participe à la promotion de la recherche praxéologique à la première personne dans le milieu universitaire, en approfondissant la compréhension de la conscience réflexive comme aptitude et comme connaissance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/7540 |
Date | January 2015 |
Creators | Morin, Karine |
Contributors | Mandeville, Lucie |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Karine Morin |
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