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L'invention du contrôle des risques dans les organismes d'assurance

L'Union européenne refonde entièrement le dispositif de contrôle prudentiel des organismes d'assurance dans le cadre de la Directive Solvabilité II. En cours de mise en place, la Directive, qui peut être comparée à la norme prudentielle bancaire Bâle II, a surtout été analysée sous l'angle des techniques actuarielles. Mais la réforme soulève aussi des enjeux sociopolitiques importants. En instituant un nouveau contrôle sectoriel des risques, les assureurs – véritables inventeurs du dispositif – démontrent la portée politique de la théorie de l'auditabilité formulée par Power. En effet, les institutions d'assurance qui ont codéfini les normes de sécurité auxquelles elles vont être soumises, attachent davantage d'importance à la promotion de leur conformité aux nouvelles règles prudentielles qu'à l'efficience du dispositif mis en œuvre. Les conséquences potentielles sur le secteur sont pourtant lourdes. L'assurance encourt en effet le risque d'une financiarisation complète, au détriment de sa mission spécifique de protection. Elle pourrait aussi saisir cette opportunité pour réinventer sa diversité. Le contexte de la crise économique, qui a conduit les gouvernants à s'intéresser aux dispositifs de régulation, souligne le paradoxe foucaldien de la surveillance prudentielle de l'assurance : il s'agit de sécuriser une technologie de sécurité. Dans le cadre de la postmodernité financière, le contrôle des risques se politise et vient jouer le rôle du restaurateur de confiance afin de sauver le modèle libéral de ses propres turpitudes.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00497720
Date23 June 2010
CreatorsDe Lagarde, Olivier
PublisherUniversité Paris Dauphine - Paris IX
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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