Cette thèse s’intéresse à la médiation de l’architecture au musée et aux divers moyens employés pour communiquer le projet architectural en exposition. L’objectif est de mieux connaître la réception que font les visiteurs architectes et non-architectes des outils utilisés pour exposer les aspects variés du projet architectural. On s’entend pour dire que la communication du projet architectural par l’exposition n’est pas tâche facile. Des représentations diverses (dessins, maquettes, photographies, vidéos, etc.) sont utilisées pour exposer le bâti absent. Plusieurs des objets présentés sont complexes à interpréter, surtout pour un néophyte, notamment en raison des codes qu’ils contiennent. Une méthode souvent employée par les commissaires est la « mise en série » de divers types de représentations, chaque outil permettant d’accéder à des informations spécifiques sur le projet. Comme les objets présentés sont souvent difficiles d’accès et que leur présentation sous forme de série peut ajouter à la complexité, il apparaît important d’investiguer la manière dont les visiteurs font sens de ce type de dispositif. Cette recherche vise principalement à jeter les bases d’une connaissance empirique de la réception d’expositions d’architecture par les visiteurs. Six questions ont été retenues pour analyse : (1) Quels objets sont mobilisés par le visiteur? (2) Quels types d’opérations mentales sont faites en lien avec ces objets? (3) Quels sont les obstacles rencontrés, et que fait le visiteur suite à la rencontre d’un obstacle? (4) Quels aspects du projet architectural (matérialité, concept, contexte, etc.) retiennent l’attention du visiteur? (5) Comment le visiteur fait-il des liens entre les différents objets exposés sous forme de série? (6) Le profil professionnel des visiteurs (architectes vs non-architectes) a-t-il une influence sur la construction de sens? Le recueil de données auprès d’une trentaine de visiteurs s’est déroulé au Centre canadien d'architecture (CCA) de Montréal dans l’exposition « Perspectives de vie à Londres et à Tokyo imaginées par Stephen Taylor et Ryue Nishizawa ». Chaque participant visite l'exposition en compagnie de la chercheure avec qui il partage, au fur et à mesure de sa visite, ses pensées et émotions, selon la méthode des protocoles verbaux concomitants (aussi connue sous le nom de thinking aloud ou protocol analysis). L'ensemble des propos est enregistré pour permettre une retranscription exacte avant analyse. Plusieurs des résultats obtenus confirment des idées déjà avancées par les chercheurs telles la popularité des photographies, le peu d’intérêt de la part des non-architectes pour les plans, les aspects variés du projet mentionnés face aux objets exposés, ou encore l’établissement de liens entre les objets comme moyen d’identifier la série. D’autres résultats mettent plutôt en doute des affirmations retrouvées dans les écrits, mais encore jamais appuyées par des données empiriques. Par exemple, plusieurs commissaires considèrent que la maquette est un excellent outil pour communiquer l’architecture et qu’elle est appréciée de tous. Or, dans le cadre de la présente étude, la maquette est peu utilisée par les visiteurs. Le type de maquette et la manière dont elle est disposée dans l’espace peuvent ainsi rendre cet outil peu utile dans la construction de sens du visiteur. Plusieurs auteurs appréhendent des difficultés et des obstacles pour les visiteurs non-architectes. Les présents résultats confirment certaines difficultés des visiteurs néophytes, mais ils démontrent également que les architectes rencontrent eux aussi des obstacles variés / This thesis focusses on the mediation of architecture in the museum setting and on the different tools used to communicate the architectural project in the exhibition. The main goal of this research is to get a better knowledge and understanding of the reception of the different objects used to exhibit the many aspects of architectural projects by visitors (architects and non-architects). There is a general agreement on the fact that it is difficult to communicate architecture through the exhibition media. Many objects are typically used to exhibit the architectural project : drawings, models, photographs, videos and so forth. Some of these tools can be hard to understand, especially for a layperson, since they are coded objects. In order to better communicate the architectural project, curators often choose to depict it by presenting a series of objects, each tool conveying a different aspect of the building. This serial type of presentation can make the task even harder for some visitors. Since understanding an architectural project can be quite difficult for visitors, it appears important to investigate the meaning making of visitors of varying profiles. Six main questions were investigated in this thesis : (1) Which exhibition objects attracted the visitor’s attention? (2) What type of mental operations did the visitor do in relation to these objects? (3) Which obstacles did the visitor face, and what did he do when faced with such obstacles? (4) Which aspects of the architectural project (materiality, concept, context, etc.) attracted the visitor’s attention? (5) How did the visitor link the different objects presented in a serial manner? (6) Did the visitor’s professionnal profile (architect or non-architect) influence his meaning making? Data were collected among thirty visitors at the Canadian Centre for Architecture (CCA) in Montreal during the exhibition « Some Ideas on Living in London and Tokyo by Stephen Taylor and Ryue Nishizawa ». Each participant was asked to express, as freely as possible, what he thought, saw, felt and imagined during the course of his visit, as is prescribed by the thinking aloud method (also known as protocol analysis). The participant is accompanied by the researcher throughout his visit. Visitor’s verbalisations are recorded, then typed and encoded for analysis. Many of the results obtained in this research confirm ideas that were presented in previous texts by scholars : the popularity of photographs ; the little interest for plans by non-architects ; the various aspects of the architectural project mentionned in relation to the objects exhibited ; the links established between objects as a means to identify the serial presentation. Other results, though, challenge some ideas frequently presented by authors, but never validated by empirical data. For instance, many curators consider a model to be a very popular and easily understood tool used to communicate architecture. In the present research, the model is not used very much by visitors. Therefore, the type of model and the way to exhibit it might make this tool more or less useful for meaning making by visitors. Many authors believe that non architects encounter difficulties and obstacles during their visit. The results obtained in this thesis show that, as expected, non architects do face obstacles, but they also reveal that architects themselves face many obstacles and challenges in their meaning making while visiting the architecture exhibition
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012AVIG1108 |
Date | 11 October 2012 |
Creators | Laberge, Marie Elizabeth |
Contributors | Avignon, Université du Québec à Montréal, Gottesdiener, Hana, Lemerise, Tamara |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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