La musique a la capacité d’induire et moduler les émotions, décomposées en deux dimensions : le niveau d’activation (relaxant-stimulant) et la valence émotionnelle (déplaisant-plaisant). Une façon de mesurer objectivement la valence musicale est par le réflexe acoustique de sursaut, une réaction de défense qui consiste en un clignement de l’oeil provoqué par un bruit fort et inattendu. Le réflexe est
renforcé par la musique déplaisante et inhibée par la musique plaisante. Cependant, l’effet du niveau d’activation émotionnelle lors de l’écoute musicale demeure inconnu. Cette étude a donc pour objectif d’examiner la modulation du réflexe acoustique de sursaut par la musique stimulante et relaxante jugée plaisante. Basée sur les résultats d’études antérieures avec des images, notre hypothèse était que le
réflexe serait plus faible dans la condition stimulante que dans la condition relaxante.
Dans un devis intrasujet, 47 participants ont écouté de la musique relaxante et stimulante. Des bruits blancs courts et forts ont été rajoutés par-dessus les extraits afin de provoquer le réflexe de sursaut, dont son amplitude et sa latence ont été mesurées par électromyographie. Les résultats ont ensuite été comparés à ceux d’une condition non-musicale, constituée de sons environnementaux plaisants, afin d’explorer si la musique est plus efficace pour inhiber le réflexe. Finalement, des caractéristiques acoustiques, telles que la clarté de la pulsation, la densité acoustique, la dissonance et l’énergie, ont été extraites puis comparées entre les trois conditions pour explorer leur relation avec les paramètres du réflexe.
Les résultats rapportent une modulation de la latence du réflexe de sursaut, dans laquelle celle-ci est plus longue dans la condition stimulante comparée à la condition relaxante. Cependant, aucune différence au niveau de l’amplitude n’a été observée. Seule la latence serait donc sensible au niveau d’activation des émotions musicales lorsque la musique est plaisante. Ensuite, la latence dans la condition non-musicale était aussi longue que celle dans la condition stimulante, suggérant que la musique n’est pas plus efficace que les sons non-musicaux pour inhiber le réflexe de sursaut. Finalement, comme l’amplitude et la latence n’ont pas le même patron de réponses, cette étude suggère que le
réflexe de sursaut est aussi modulé par le traitement des caractéristiques acoustiques et que ceux-ci ont
un effet différent sur ces deux paramètres.
En conclusion, la latence du réflexe acoustique de sursaut est une bonne méthode pour mesurer le niveau d’activation des émotions musicales. De futures recherches pourront utiliser le paradigme de la modulation affective du réflexe de sursaut pour mesurer les effets des émotions musicales selon des facteurs individuels tels que l’âge et la dépression. / Music has the capacity to evoke and modulate emotions, divided by two dimensions: arousal (relaxing-stimulating), and valence (unpleasant-pleasant). Musical valence can be objectively measured by the acoustic startle reflex, a defensive reaction consisting of an eye blink provoked by a short and loud noise. This reflex is facilitated by unpleasant music and inhibited by pleasant music. However, the arousal effect while listening to music on the startle reflex remains unknown. This study therefore aims to explore the affective startle modulation by stimulating and relaxing music.
In a within-subjects design, 47 participants listened to stimulating music, relaxing music and non-musical sounds. White noises (50 ms, 105 dB(A)) were added over the excerpts to induce startle while eyeblink magnitude and latency were measured by electromyography. Excerpts’ acoustic features were then extracted and compared through experimental conditions to explore their effect on startle modulation.
Startle latency was longer in the stimulating condition compared to the relaxing one, but no differences in magnitude were found, partially confirming our predictions. Exploratory analyses suggest that startle modulation is also attributed to bottom-up processes of acoustic features, and that these latter impact differently magnitude and latency.
In conclusion, this study highlights startle latency measure efficiently emotional arousal while listening to music, allowing future research to use the paradigm of affective startle reflex modulation to evaluate the effect of music on emotions considering individual factors, such as age and depression. It also paves the way for comparisons of the effect of emotions and acoustic features processes on the startle reflex modulation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25144 |
Date | 08 1900 |
Creators | Richard, Marie-Andrée |
Contributors | Gosselin, Nathalie |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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