La régulation des partis politiques au Maroc est inhérente à l'encadrement juridique de la vie politique. Elle est profondément inscrite dans la lutte pour le partage ou la conservation du pouvoir. Ainsi, la codification des partis politiques est un enjeu majeur qui porte sur la fixation des règles du jeu politique et la détermination des acteurs habilités à y participer. Elle a évolué au gré des atermoiements du processus de démocratisation et révèle les mécanismes de contrôle et ceux de libéralisation qu'a alternés le régime selon les contextes et les positionnements de ses opposants, en l'occurrence les formations issues du Mouvement national. Dans le cadre de l'alternance, le processus de production du droit des partis est appréhendé comme le résultat incertain d'un système de transactions oscillant entre la volonté de changement et celle de continuité dudit droit. La réversibilité de cette expérience a impliqué une situation de fluidité à laquelle les pouvoirs publics ont voulu remédier par le biais de la loi 36-04. Ayant comme objectif officiel la réhabilitation des partis politiques, cette législation a placé ces derniers sous la surveillance de l'État (liberté de constitution conditionnée, régime de dissolution flexible). Mais ce dernier l'a produite en connivence avec la coalition partisane majoritaire au Parlement ayant adopté des dispositions cartels qui protègent les positions de ses composantes. Le printemps arabe a ouvert un nouvel épisode dans la codification des partis politiques qui se poursuit et s'intensifie dans le cadre de l'architecture constitutionnelle réformée en 2011. Cette dernière ébauche la parlementarisation du régime en affirmant avec force aussi bien le rôle des partis que les garanties dont ils bénéficient. Cependant, de nombreuses contraintes ont été posées dans le sens de limiter les contours de l'action artisane et réserver le système politique de la subversion. / In Morocco, the regulation of political parties is part of the legal framework of political life. It is deeply rooted and inherent to the question of sharing or conserving power. Therefore, codification of parties is one of the main stakes concerning the setting of the political game's rules and the definition of its actors. This codification evolved quite slowly, following the democratization process. It revealed the controlling and liberalization mechanisms used alternately by the regime according to contexts and political opponents' position, particularly groups coming from the National Movement. During the experience referred to as "alternance", drawing up parties' law is seen as the result of an uncertain system of transactions oscillating between the willing to change and the continuity of the aforesaid law. This reversible experience involved a smooth situation towards which public authorities had to deal with law 36-04. This legislation, which officially aimed at rehabilitating political parties, put the latter under State control (conditioned freedom of political parties' creation, a flexible regime of dissolution). However, the State made up this control in collusion with the majority group coalition at the Parliament which approved cartels measures protecting its components. The "Arab Spring" has opened a new chapter in the parties' codification which goes on and is intensified through the reform of the institutional architecture in 2011. This latter sketches the parliamentary government by reinforcing political parties whether it's for their role or for the guarantees that they enjoy. However, many constraints were imposed, following the will to define contour of the partisans' activities and to preserve the regime from subversion.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010262 |
Date | 30 January 2014 |
Creators | Kasmi, Sanae |
Contributors | Paris 1, Colliard, Jean-Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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