Cette recherche se propose de mettre en exergue la place du péché dans les discours déclinés dans le duché de Bretagne du XIIe au début du XVIe siècle. Elle se fonde aussi bien sur les sources écrites (productions pastorales,textes normatifs de l’Église et l’État breton, oeuvres littéraires et moralisantes de la cour ducale) que sur l’iconographie, à travers les sculptures de l’époque romane et de la fin du Moyen Âge.Le péché y apparaît comme une clef de compréhension du monde et de son évolution : présenté comme une causalité historique majeure depuis le début de l’humanité, son instrumentalisation permet de représenter lesvices de l’altérité, liée à l’ethnie ou à la religion, d’appréhender les identités collectives de tout ordre (professionnelles, de classe, d’ordre, de genre), en même temps qu’il rappelle la place de l’individu dans la société. L’association constante des dominés avec les péchés du corps, ainsi que la mise en place d’une véritable géopolitique des princes « pécheurs » ennemis de la Bretagne (cupides, paresseux, homosexuels…), ne sont que deux exemples d’une utilisation socio-Politique des vices.Instrument de culpabilisation issu de la morale chrétienne, le recours massif au péché dans les discours dominants en Bretagne est d’abord lié à la réforme « grégorienne » du XIIe siècle, avant que les lettrés de la courducale des Montfort ne s’approprient ces discours pour légitimer le pouvoir de leur prince. Dans tous les cas, le péché s’impose comme un vecteur essentiel dans l’effort de normalisation morale de la société et du pouvoir au Moyen Âge / This research aims to highlight the place of sin in discourses in the Duchy of Brittany from the 12th to the early 16th century. The study is based on both written and iconographical sources (pastoral care production, normative documents of the Church and the State Breton, literary and moralistic works of the ducal court, sculptures from Romanesque period and late Middle Ages).Sin appears to be a key to understanding the world and its evolution : it is a major historical causality since the beginning of mankind ; it serves the representation of the ethnic or religious otherness ; it is an useful device to apprehend collective identities of any kind (professional, class, order, or gender identities) ; finally, it establishes the place of the individual in society. The recurring association of dominated classes with the sins of the flesh and the appearence of a ‘political geography’ of princes ‘sinners’ enemies of Britain (greedy, lazy, homosexual...) are two examples of a such socio-Political use of vices.As an instrument of guilt trip from Christian morality, the massive use of sin in the dominant discourses in Britain come up from the "Gregorian" reform of the twelfth century. Later, the scholars of the ducal court of Montfort begin to use these discourses to legitimize the power of their prince. In both cases, sin becomes a powerful agent in theeffort to moral normalization of society and power in the Middle Ages
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014REN20023 |
Date | 29 November 2014 |
Creators | Guitton, Laurent |
Contributors | Rennes 2, Pichot, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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