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Entendre le pictural / Entendre the pictorial

Au cœur de cette thèse, la musicalité du pictural est défendue comme caractère absolu d'une quête artistique. Entendre la forme picturale implique d'en éprouver le déploiement comme espace et comme temps. Cela évoque la manière dont la musique et le son nous environnent et nous envahissent, en considérant la forme comme une entité en perpétuelle autogenèse. Une telle conviction s'ancre dans la pensée philosophique d'Henri Maldiney et dans celle d'Erwin Straus. Le sentir admet la réceptivité aux formes artistiques dans leur surgissement et dans leur devenir. A partir du sens du pittoresque promu par l'art baroque, la dimension formelle propre à la démarche se déploie comme un rythme sans se figer en une structure close. La peinture résonne dans son lieu comme un instant d'espace partagé : les notions de surface et d'échelle impliquent une entente temporelle du pictural. Tel est l'enseignement tiré de la collaboration avec le musicien et compositeur Joe Fee et du face à face avec la peinture abstraite américaine. La notion de justesse se charge ici d'une valeur plastique : l'intonation des formes dépend de leur mise en espace autant que de leur naissance dans la matière. La musique est le paradigme d'une errance des formes dont l'espace et le temps s'imprègnent. L'écoulement de la peinture répond à cette aspiration : il désigne les propriétés fluides du médium employé tout en évoquant une dimension temporelle propre au modèle musical et à l'expérience du vivant. Entre impermanence et renouveau, la forme a lieu par la justesse de son contexte. Dans l'instant provisoire de sa naissance, elle fait du pictural un lieu d'éclosion et du musical une aspiration première. / This thesis defends the musical quality of pictorial art as the absolute value of an artistic quest. Entendre the painting means experiencing its unfolding as space and time. The whole body becomes a receptacle for the rhythm of forms beyond the simple visual appreciation of an artwork. The pictorial form is felt as an entity in perpetual autogenesis, just as music and sound surround and invade us. Such conviction is anchored in the philosophical thought of Henri Maldiney and Erwin Straus : sensing (to sense) admits the receptivity to artistic forms in their emergence and in their becoming. The painterly quality of an artwork promoted by Baroque art inspired the formal dimension of this research. Shape springs as rhythm rather than structure.Painting resonates in a moment of shared space : the notions of surface and scale specify the temporal understanding of the pictorial, as well as the collaboration with musician and composer Joe Fee and the encounters with American abstract painting. The idea of intonation relies on the moment in which the form find its way through the material. The intonation of painting also depends on its spatialization. Music is the paradigm of a wandering that impregnates space and time. The flowing of painting corresponds to this aspiration : it designates the fluid properties of the material while evoking a temporal dimension peculiar to the musical model and to the experience of life. Between impermanence and renewal, a form takes shape by the intonation of its context, in the provisional moment of its birth. In the persona! practice of art, painting is the material place of a quest while music persists as its first aspiration.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H304
Date30 June 2017
CreatorsLeonelli, Giulia
ContributorsParis 1, Grammare, Gisèle
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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