La thèse part d'une interrogation sur la mesure dans laquelle l'État mexicain s'est doté des moyens de réponse vis à vis les défis en matière de prévention des risques majeurs. Si le pays est plutôt bien préparé pour affronter l'urgence et qu'on arrive à reconstruire les infrastructures endommagées lors des événements catastrophiques grâce aux moyens financiers mis à disposition, force est de reconnaître que les catastrophes naturelles comme technologiques se produisent à répétition et qu'on n'arrive pas à aménager le territoire de sorte que les dangers existants ne deviennent pas des catastrophes, notamment en milieu urbain.Le cas d'étude, la ville de Minatitlán, dévoile les enjeux et carences de l'intervention de l'État en matière de prévention de risques. À Minatitlán, la nature est sévère et produit des inondations à répétition, mais l'humain a eu sa part de responsabilité au moment de choisir une localisation difficile pour l'implantation d'un peuplement. Plus tard, les conditions de l'urbanisation et production de l'habitat se sont peu souciées de réduire les dangers. L'implantation de l'industrie pétrolière dans la région n'a fait qu'accroître la pression urbaine et rendu plus difficile le contrôle de l'urbanisation spontanée et la sécurisation des logements. Apparaît ainsi une situation de risque qui concerne plusieurs milliers d'habitants et dont l'issue n'est pas claire vu les carences de l'action publique en matière d'aménagement urbain et prévention des risques majeurs.Le questionnement ultime de cette recherche se trouve dans les conditions de mise en opération de la politique de prévention de risques majeurs au Mexique, à savoir, les enjeux locaux, géographiques, socio-économiques, institutionnels et socio-culturels, qui vont conditionner son efficacité. Le cadre conceptuel choisi pour structurer cette thèse repose sur une compréhension des milieux urbains et leur vulnérabilité, dans leur multi-dimensionnalité.La thèse se structure en trois parties. La première pose les bases de l'étude dans le but de comprendre comment il fallait approcher le cas d'étude. La seconde partie de la thèse fait deux analyses qui reposent sur des documents et données assez facilement accessibles au Mexique. Une troisième et dernière partie porte sur les facteurs socio-culturels de vulnérabilité, et notamment sur la représentation sociale du risque et de la catastrophe, puisqu'elle a un impact direct sur les réactions individuelles et collectives face aux risques et aux sinistres.Le cas de Minatitlán confirme l'étroite relation entre le développement urbain et les dangers d'un site. La compréhension du risque comme opportunité et son lien indissociable avec l'histoire de la ville permet d'expliquer les traits de l'urbanisation à Minatitlán. La recherche constate que dans la configuration actuelle du paysage institutionnel et social autour de la problématique des risques, bien de groupes sociaux et institutionnels s'y accommodent de la situation actuelle, peu propice à un véritable accroissement de la résilience de la ville de Minatitlán face aux risques qui peuvent s'aggraver dans un contexte de réchauffement de la planète.La politique de protection civile privilégiée par le Mexique, guide une action publique pyramidale du haut vers le bas, où chaque échelon du gouvernement contribue à la gestion de la catastrophe selon ses moyens. Au bout de cette chaîne d'intervention se trouvent les sinistrés, chez qui on a estompé toute initiative de participation active à la prévention.Dans cet état de choses, il semble peu probable qu'un changement dans l'approche de l'action publique se produise dans le futur proche : le cadre institutionnel se consolide de plus en plus dans sa configuration actuelle, et les populations qui auraient intérêt à ce que les choses évoluent, n'articulent aucune demande dans ce sens / This dissertation explores the responses developed by the Mexican government for tackling the challenges presented by natural and man-made risks. The country counts indeed with a number of strategies for managing emergencies, and it performs quite well on reconstructing infrastructures and facilities on the aftermath of the numerous natural disasters that afflict its territory every year. This is possible thanks to the financial means available for reconstruction in the national annual budget. However, the recurrence of natural and man-made disasters, indicate a lack of planning policies and practices that could actually prevent that the existing risks become real disasters, specially in urban areas.The case of study is the city of Minatitlán. This city offers an example of how the disaster prevention policy lacks effectiveness on reducing major risks. In Minatitlán, nature is harsh and inflicts recurring floods in its territory, but human groups have certainly some responsibility in the repetition of disasters since they choose a location rather inadequate for urbanization, and implemented low-resilient development patterns. When oil industry established in the area, it reinforced the characteristics of urbanization (illegal settlements) and contributed to weaken the resistance of the settlement to disasters.At the heart of this study lays an interrogation about the operational conditions of a national disaster prevention policy in Mexico, given the local conditions that intervene in its effectiveness: geographical, socio-economical, institutional and socio-cultural frames. Therefore, the study focuses on a global comprehension of urban systems and how different elements relate to produce a specific condition of vulnerability, taking into account the multi-dimensionality of the concept.The study is presented in three parts. The first one explores the theoretical framework of the following analysis. In the second part, a couple of analysis relied on the use of public information rather accessible in Mexico. The data and texts were used with a laying interrogation about the indications they could give about the risk situations in Mexican urban settlements. Finally, the third part of the dissertation focuses on exploring the socio-cultural factors of vulnerability, namely the social representation of risk, under the premise that it has a major impact on individual and social behavior in risk (and disasters) situations.The case of Minatitlán confirms the tight links among risks and urban development. In this city, the risk has historically represented an opportunity for development. The institutional framework for risk prevention emerges well after the city was a consolidated urban settlement, but it has not been able to offer substantial changes and one can conclude that the current situation arranges a number of groups that do not see any incentive for improving the prevention strategies or enforcing planning measures. Then, a transition towards more resilient scenarios, specially in a context of climate change, is not foreseeable in the coming years.Moreover, the civil protection policy in Mexico favors a top-down public intervention in disaster periods, where each government level intervenes up to their financial and physical powers. At the lowest end of this chain, are local populations, the victims of disasters, are not encouraged to participate or become actual actors of local prevention.This being the current state of affairs in Minatitlán, the public action as well as the social representation of risks and disasters, are both contributing to maintaining a situation where prevention is not the main goal of the disaster policy
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PESC1076 |
Date | 21 November 2017 |
Creators | Estrada Díaz, Gabriela |
Contributors | Paris Est, Dubois-Maury, Jocelyne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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