Consacrée au problème de l'américanisation de la radiodiffusion québécoise depuis ses origines jusqu'à ce que le gouvernement fédéral limite l'importation d'émissions étrangères à la suite de la loi sur la radiodiffusion de 1958, la présente thèse démontre le caractère distinct du Québec en ce domaine. Elle remet en question le discours officiel qui, en insistant sur r américanisation de la radio-télévision au Canada dans son ensemble, a négligé cette particularité qui consacrait la dualité canadienne. Afin d'étudier la radiodiffusion québécoise avant que la réglementation du contenu canadien ne vienne fausser dans une certaine mesure les règles du marché, nous avons considéré deux phases d'évolution du cadre juridique des médias. La première voit l'émergence de la radio dans un contexte de libéralisme économique: avant la loi sur la radiodiffusion de 1932, la programmation fut laissée à la discrétion des stations que la logique commerciale disposait en principe à importer des émissions étrangères, plus particulièrement américaines. La seconde période qui débute avec la loi de 1932 et se termine avec celle de 1958 est marquée par la nationalisation de la radio et par l'émergence de la télévision d'État, sans toutefois que les stations privées ne cessent de croître en nombre et en puissance. Ainsi, le discours dominant associe le problème de l'américanisation à la commercialisation, et donc à la poursuite du profit qui caractérise l'entreprise privée. Pertinente à certains égards, cette interprétation vise néanmoins à justifier la régie d'État dont les objectifs excèdent le cadre de la radiodiffusion: le concept d'unité nationale oblige à taire les diversités régionales et simplifie grandement le problème de l'américanisation. Notre recherche démontre que la radiodiffusion québécoise de langue française fut, depuis son origine, beaucoup moins perméable aux produits culturels radiophoniques et télévisuels américains. Le changement structurel qui survient avec la création de Radio-Canada renforce cette tendance alors que la situation, surtout après la seconde guerre mondiale, se prête pourtant à une accélération de l'américanisation dont souffre d'ailleurs la radio-télévision canadienne anglophone de propriété privée et publique. Nous en concluons que la radiodiffusion au Québec francophone fut, dans son rapport distinct avec les production étrangères, orientée par des caractéristiques culturelles spécifiques dont la langue constitue la plus claire expression. Dans la perspective du problème canadien, cette conclusion attribue à l'auditoire un rôle jusque-là négligé. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/29163 |
Date | 25 April 2018 |
Creators | Filion, Michel |
Contributors | Vallières, Marc |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | x, 328 f., application/pdf |
Coverage | Québec (Province), Canada |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.0033 seconds