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Le rapport au savoir scientifique d'élèves autochtones : vers une compréhension de l'expérience scolaire en sciences

Le faible rendement scolaire des élèves autochtones constitue de nos jours une préoccupation des chercheurs, des gestionnaires et des praticiens qui œuvrent en milieu scolaire. La faiblesse du rendement scolaire des Autochtones ainsi que l'écart entre les résultats d'élèves autochtones et non autochtones semblent se concrétiser de façon particulière dans le domaine des sciences. En effet, les résultats de plusieurs recherches témoignent d'un rapport problématique des Autochtones au savoir scientifique qui se manifeste à la fois par l'absence d'étudiants autochtones dans les filières scientifiques postsecondaires ainsi que par leur sous-représentation dans le marché du travail lié à ce domaine d'activité. Sensible à cette réalité, cette recherche vise à contribuer à une compréhension accrue du rapport que les élèves autochtones entretiennent avec le savoir scientifique scolaire. Dans le cadre de références théoriques, nous faisons une analyse des deux concepts principaux : savoir scientifique et rapport au savoir. Un parcours à travers les grandes perspectives de la philosophie de la science nous permet de témoigner de la nature sociale et historique de toute définition de savoir scientifique. La portée heuristique de la notion de rapport au savoir dépasse les limites explicatives des approches exclusivement épistémiques ou exclusivement sociologiques. Le rapport au savoir est un rapport épistémique mais aussi identitaire et social. Dans cette étude, nous nous interrogeons sur le sens que l'élève autochtone attribue au savoir scientifique scolaire. Il s'agit de faire une lecture en positif, non pas en termes de manques mais en termes de formes de matérialisation spécifiques. Ainsi, nous décrivons les deux dimensions constitutives de ce rapport : la dimension épistémique et la dimension identitaire. La recherche que nous proposons est de type qualitative/interprétative où la démarche inductive exploratoire est priorisée. Dans ce cadre, l'analyse thématique constitue la méthode privilégiée pour le traitement des données issues de nos deux instruments de collecte : le bilan des savoirs scientifiques et l'entretien semi-directif. En ce qui concerne les processus épistémiques, une conception mécanique du processus de construction des connaissances scientifiques domine. Cette conception de l'apprentissage est plus proche d'une épistémologie positiviste que d'une perspective de construction de connaissances par l'élève même, tel qu'invoqué par le Programme de formation de l'école québécoise. Les formes langagières employées pour évoquer ce qu'ils ont appris dénotent le peu de sens qui lui est attribué, notamment énumérations non modalisées, globalisation, indissociation entre contenu et activité. Ces figures décrivent un sujet pris dans un processus épistémique d'imbrication. Pour compléter la description de ce rapport, des processus identitaires dominants ont été identifiés. Ainsi, les résultats témoignent d'un rapport « professionnel » au savoir scientifique où l'élève se situe dans une logique institutionnelle de cheminement qui fait disparaître le travail cognitif derrière la réalisation des tâches scolaires. Dans cette optique, les savoirs appris au cours des sciences ne sont pas considérés comme des outils permettant une compréhension du monde qui les entoure et avec lequel ils interagissent. De plus, l'image stéréotypée de l'homme des sciences, qui d'ailleurs n'est pas exclusive aux élèves autochtones, s'avère pour les jeunes peu attractive et moins encore facilitatrice de changements de leurs conditions sociales et matérielles de vie. Dans ce cadre, leur absence dans les domaines académiques scientifiques pourrait être comprise comme une méconnaissance de la portée du domaine scientifique et de la pratique professionnelle reliée à ce champ d'activité ce qui opérerait comme obstacle à la construction de processus identificatoires.
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Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3956
Date01 1900
CreatorsSchrager, Miriam
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3956/

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