Que cherchent à représenter et à percevoir les Romains, lorsqu’ils décrivent un parcours topographique ou géographique dans le cadre de l’art figuré ? Comment construisent-ils mentalement les déplacements géographiques réels ou imaginaires ? Comment se construit la carte mentale entre l’image et le récit ? La « mosaïque aux Îles » d’Haïdra est un parfait exemple qui nous permet de réfléchir sur ces questions. Elle a été découverte en 1995 sur le sol d’une pièce d’un grand édifice dans le quartier suburbain de la cité antique d’Ammaedara en Afrique proconsulaire. Attribuée à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle, cette mosaïque offre la vue d’un espace insulaire avec une série de quinze îles et villes de la Méditerranée orientale et de la Sicile dont douze sont désignées par une légende en latin : Cnidos, Cnossos, Cypros, Cytherae, Egusa, Erycos, Idalium, Lemnos, Naxos, Paphos, Rhodos et Scyros. La représentation des îles et des villes ainsi que la manière de restituer leur succession ne correspondent pas à la réalité géographique, alors que ces zones ont été décrites par les auteurs anciens. Ce travail se propose d’étudier la structuration spatiale, la coordination et le montage des éléments réalistes et imaginaires des lieux dans l’art romain, à partir de cette mosaïque. Il s’agira d’analyser les différentes images qui rendent compte de la dualité à la frontière entre la notion de paysage figuré et celle de la cartographie ; il s’agira également de recueillir dans les sources écrites les descriptions spatiales de la géographie physique et littéraire évoquant un paysage culturel. / What do the Romans aim to represent and perceive when they describe a topographical or geographical trajectory within the framework of figurative art? How do they mentally build real or imagined geographical journeys? How is the mental path created from the image and the narrative? The "Mosaïque aux Îles" of Haidra is a perfect example that allows us to think about these issues. It was discovered in 1995 on the floor of a room in a large building in the suburban district of the ancient city of Ammaedara in Africa Proconsularis. Attributed to the end of the 3rd or the beginning of the 4th century, this mosaic offers the view of an insular space with a series of fifteen islands and cities of the eastern Mediterranean and Sicily, twelve of which are designated by an inscription in Latin: Cnidos, Cnossos, Cypros, Cytherae, Egusa, Erycos, Idalium, Lemnos, Naxos, Paphos, Rhodos, and Scyros. Therepresentation of islands and cities as well as the manner of reconstructing their succession do not correspond to the geographical reality, although ancient authors have described these areas. This work aims to study the spatial structuring, the coordination, and the assembly of the realistic and imaginary elements of places in Roman art, on the basis of this mosaic. The different images that represent the duality at the boundary between the notion of landscape painting and that of cartography have been analysed. Also, the spatial descriptions of the physical and literary geography evoking a cultural landscape have been collected in the written sources.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA040006 |
Date | 14 January 2017 |
Creators | Takimoto, Miwa |
Contributors | Paris 4, Université de Tunis, Baratte, François, Béjaoui, Fathi |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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