En quoi et comment l'étude des rythmes de marche rejoint-elle une approche de la ville par le corps ? Cette question qui traverse ce travail, est aussi celle que nous formulons en direction de la conception architecturale et urbaine des espaces publics contemporains. En choisissant de contribuer aux recherches sur la marche en ville et en nous consacrant à l'étude des rythmes de marche, nous avons choisi de nous intéresser particulièrement à la définition de l'espace du mouvement, c'est-à-dire à l'importance, au niveau de la perception, de l'établissement d'une relation à l'environnement qui n'en appelle pas à une expérience finalisée de la réalisation d'un parcours d'un point de départ à un point d'arrivée, mais à celle de l'avènement d'une présence. De quelle manière s'établit cette relation à l'environnement qui nous ouvre à cette expérience de parcourir la ville sur le mode des variations présentielles ? Comment peut-on envisager concevoir l'espace public urbain selon ce mode du mouvement des corps et de l'espace ? En explorant cette problématique, nous inscrivons notre travail dans le champ des ambiances architecturales et urbaines, en revendiquant pour la marche à la fois sa dimension d'expérience sensible de la ville par le corps mais aussi, par l'engagement du corps qu'elle permet, la disposition à une posture pouvant enclencher le processus de conception. Notre étude a porté sur deux terrains : l'esplanade de la BnF et la passerelle Simone de Beauvoir à Paris. Entre immersion, recueil de paroles en marche et travail vidéographique, au détour de la post modern dance et de la danse contemporaine, notre recherche croise les dimensions sensibles, spatiales du mouvement et des émotions de la marche. Les analyses menées s'attachent à découvrir et restituer les mouvements de l'expérience présentielle de ces terrains d'étude. Ces observations pourront intéresser le milieu de la conception en l'amenant à une réflexion sur la composition des espaces publics en termes de conditions d'appuis des corps en marche permettant d'établir une relation à l'environnement dans le mouvement. Cette recherche ouvre aussi à un questionnement sur la façon dont une approche par l'esthétique de l'ambiance peut s'instaurer en critique de la conception architecturale et urbaine par le mouvement. / How, and in what way, does studying rhythms of walking relate to a body-based approach to the city? This is the question that runs through this study. It is also the question that we pose regarding the architectural and urban concept of contemporary public spaces. In choosing to contribute to research on walking in the city, and in devoting ourselves to the study of rhythms of walking, we have chosen especially to investigate the definition of the space in which movement occurs: in other words, the importance, in terms of perception, of establishing a relationship with the environment. This relationship is not an invitation to a finite experience of completing a course between the points of departure and arrival. Rather, it is the occurrence of presence. How is the relationship with the environment established that exposes us to this experience of traversing the city by means of variations of presence? How can we envisage designing public urban space according to this mode of the movement of bodies and space? In exploring this issue, we position our study in the field of architectural and urban ambiances. The study reclaims the act of walking as a sensory experience of the city through the body. At the same time, it considers the aspect of walking that, by permitting the engagement of the body, facilitates a posture capable of activating the process of conception. Our study covered two sites: the esplanade of the National Library, and the Passerelle Simone de Beauvoir in Paris. Using immersion, snatches of passing conversation and video, within a context of post modern dance and contemporary dance, our research takes in the sensory and spatial dimensions of the movement and emotions of walking. The analyses conducted aim to discover, and recreate, the movements of the experience of presence in these study sites. These observations may be of interest in the conceptual milieu, contributing to reflections on the composition of public spaces. They make reference to conditions for supporting bodies in the act of walking by enabling them to establish a relationship with the environment in their movement. This study also raises questions as to how an approach based on the environmental aesthetic could become a critique of the architectural and urban concept through movement.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013GRENH016 |
Date | 25 March 2013 |
Creators | Bonnet, Aurore |
Contributors | Grenoble, Thibaud, Jean-Paul |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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