Cette thèse présente une analyse sociohistorique des identités de genre proposées par les séries animées télévisées françaises. Une analyse de la programmation ainsi que des phénomènes d'adaptation et de reprise permet de mettre en évidence un jeu de tension entre conformisme et innovation, mais aussi d'éventuels effets de retour en arrière. Nous verrons que ces programmes ont souvent relayé une construction différentialiste du genre, caractérisée par la subalternité du féminin et son assignation à des fonctions d'assistance et de soin. Néanmoins, en accompagnant les transformations de notre société, certaines séries animées ont pu remettre en cause les normes de genre et les oppositions classiques.En plus de l'analyse d'un corpus audiovisuel de 56 séries animées françaises (1957-2014), un terrain ethnographique et 11 entretiens approfondis ont été réalisés auprès de l'association Les Femmes s'Animent et de professionnel·le·s de l'animation en 2015-2016. Ce nouveau volet de la recherche interroge la façon dont les différents acteurs (scénaristes, producteurs, animateurs, diffuseurs etc.) qui interviennent dans la chaîne de fabrication d'un dessin animé pour la télévision choisissent ou non de défendre des représentations plus équitables des genres, en relation avec les contraintes organisationnelles et économiques propres à l'animation audiovisuelle française, ainsi que les normativités relatives à l’impératif de protection des jeunes publics. / This thesis proposes a sociohistorical analysis of gender representations in French animated television series. In analysing the programming strategy of television networks and the adaptation and rerun phenomena, the research reveals a structural tension between standardisation and innovation, as well as backlash effects. Indeed, these programs have generally conveyed a binary and essentialist conception of gender, minimizing female characters and confining them to secondary and caretaking roles. Nonetheless, following contemporary social changes, some productions have begun to challenge gender norms. 56 programs broadcast between 1957 and 2014 have been selected for this qualitative analysis. In 2015-2016, 11 comprehensive interviews were conducted with professionals as well as a fieldwork on the association Les Femmes s’Animent (the French counterpart of Women in Animation). This new angle helps to understand how the issue of gender inequalities is perceived by different professionals in the French animation industry (such as writers, producers, animators and television networks). While some of them try to fight against gender stereotypes, organisational and economic constraints as well as social norms related to child protection continue to impact the production of animated series.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA116 |
Date | 28 November 2017 |
Creators | Lallet, Mélanie |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Maigret, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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