En Europe le processus de subsidiarisation des politiques sociales et de l’emploi (Kazepov, 2010) impacte fortement les réseaux locaux d’acteurs liés à la mise en place de nouvelles politiques actives (van Berkel et Borghi, 2007 ; Heidenreich et Rice, 2016). Ses conséquences sont gérées au quotidien par les professionnels intervenant auprès des citoyens. Ils expliquent aux usagers les fractures d’un Etat social en phase de transition – d’une socialisation des risques collectifs à une responsabilité individuelle de la protection (Bresson, Colomb et Gaspar, 2015 ; Andreotti, Mingione et Polizzi, 2012) – et ils donnent du sens aux frontières institutionnelles, géographiques et sociales (Ferrera, 2005), construites entre les dispositifs des politiques actives.La question de recherche de cette thèse vise à montrer en quoi le modèle européen de politiques actives de l’emploi structure les pratiques et les fonctionnements de nouveaux systèmes locaux de welfare. Pour y répondre elle aborde les stratégies d’acteurs face aux antinomies causées par la dimension rhétorique du nouveau welfare actif (Bifulco, 2005) et la dimension pratique de la crise des financements. Il s’agit donc de traiter la question des marges de manœuvre des street level bureaucrates (Lipsky, 1980) pour faire face au changement et donner du sens à des directives européennes souvent éloignées des terrains d’intervention et des caractéristiques des publics cibles.Au niveau théorique, l’objectif de ce travail de recherche est de proposer un cadre conceptuel capable d’expliquer le processus de subsidiarisation et de l’activation de l’Etat social à partir de ses effets. Notre hypothèse de travail nous amène à explorer une corrélation entre les politiques actives de l’emploi et : 1. la fragmentation territoriale des institutions et des réseaux d’acteurs ; 2. la spécialisation des services publics de l’emploi ; 3. les nouveaux instruments de contractualisation ; 4. la professionnalisation et précarisation des intervenants.A l’aide d’une recherche comparative en France et en Italie, nous proposons une analyse des stratégies professionnelles intervenant dans les politiques sociales d’insertion en faveur des jeunes. A propos de politiques de jeunesse, elles nous montrent les composantes des systèmes locaux de welfare (Loncle, 2011) et dessinent les modalités de protection sociale pour les nouvelles générations. En outre, depuis la mise en place de la Stratégie Européenne de l’Emploi en 1997 et le Pacte Européen pour la jeunesse en 2005, elles indiquent les modalités de transition vers l’âge adulte et définissent les critères d’employabilité dans le marché de l’emploi européen. Nous privilégions la méthode spécifique des vignettes (Barter et Renold, 2000 ; Finch, 1987 ; Hughes et Huby, 2002) afin de montrer les coulisses et les stratégies d’acteurs dans le processus d’activation. Nous complétons ces matériaux d’enquête avec des entretiens semi-directifs et des observations participantes visant à interroger différents niveaux d’acteurs, institutionnels et professionnels, liés à la restructuration du welfare local. / In Europe the subsidiarisation process of social policies and employment strategy impacts the local networks of actors linked to the development of new active policies. Its consequences are managed daily by professionals working with citizens. They explain to users fractures of a welfare state in transition - from a socialization of collective risks to an individual responsibility of protection- and they give meaning to the institutional boundaries , geographical and social , built between active political devices.The research question of this thesis is to show how the European model of active employment policy structure practices and operations of new premises of welfare systems. To answer it discusses the strategies of actors face the contradictions caused by the rhetorical dimension of the new active welfare and the practical dimension of the crisis of funding. It is therefore addressing the issue of flexibilities of street level bureaucrats to deal with change and make sense of often remote European directives intervention courses and characteristics of target audiences.At the theoretical level, the objective of this research is to propose a conceptual framework to explaining the process of subsidiarisation and activation of the welfare state from its effects. Our working hypothesis leads us to explore a correlation between active employment policies and : 1. the territorial fragmentation of institutions and stakeholder networks ; 2. the specialization of public employment services; 3. the new instruments of contracts ; 4. professionalization and casualization of stakeholders.Using a comparative research in France and Italy, we offer an analysis of professional strategies involved in social integration policies for young people. About youth policy, they show the components of the local systems of welfare (Loncle, 2011) and draw welfare conditions for the new generations. In addition, since the implementation of the European Employment Strategy in 1997 and the European Youth Pact in 2005, they indicate the transition arrangements to adulthood and define the criteria of employability in the market European employment. We prefer the specific method thumbnails (Barter and Renold, 2000; Finch, 1987; Hughes and Huby, 2002) to show the scenes and actors strategies in the activation process. We complet these survey materials with semi-structured interviews and participant observation to examine different levels of actors, institutions and professionals related to the restructuring of the local welfare.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016SACLV090 |
Date | 30 September 2016 |
Creators | Marcato, Riccardo |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Università degli studi di Milano - Bicocca, Bresson, Maryse, Mingione, Enzo |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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