De nous jours, les modèles se référant aux comportements individuels représentent la pensée dominante pour comprendre les choix alimentaires dans le domaine de la nutrition en santé publique. Ces modèles conceptualisent les choix alimentaires comme un comportement de consommation décidé de façon rationnelle par des individus, en réponse aux multiples déterminants personnels et environnementaux. Même si ces modèles sont utiles pour décrire les déterminants des comportements individuels d’alimentation, ils ne peuvent expliquer les choix alimentaires en tant que processus social façonné en fonction des individus et des lieux, dans des contextes diversifiés.
Cette thèse élabore le Cadre Conceptuel sur la Pratique des Choix Alimentaires afin d’explorer les choix alimentaires comme phénomène social. En utilisant le concept de pratique sociale, les choix alimentaires des individus symbolisent une relation récursive entre la structure sociale et l’agence. Ce cadre conceptuel nous donne un moyen d’identifier les choix alimentaires comme des activités sociales modelées sur la vie de tous les jours et la constituant. Il offre des concepts pour identifier la manière dont les structures sociales renforcent les activités routinières menant aux choix alimentaires. La structure sociale est examinée en utilisant les règles et les ressources de Giddens et est opérationnalisée de la façon suivante : systèmes de significations partagées, normes sociales, ressources matérielles et ressources d'autorité qui permettent ou empêchent les choix alimentaires désirés.
Les résultats empiriques de deux études présentées dans cette thèse appuient la proposition que les choix alimentaires sont des pratiques sociales. La première étude examine les pratiques de choix alimentaires au sein des familles. Nous avons identifié les choix alimentaires comme cinq activités routinières distinctes intégrées dans la vie familiale de tous les jours à partir d’analyses réalisées sur les activités d’alimentation habituelles de 20 familles avec de jeunes enfants. Notre seconde étude a élaboré les règles et les ressources des pratiques alimentaires à partir des familles de l’étude. Ensuite, nous avons analysé la façon dont les règles et les ressources pouvaient expliquer les pratiques de choix alimentaires qui sont renforcées ou limitées au sein des familles lors de la routine spécifique à la préparation des repas et de la collation. Les ressources matérielles et d'autorité suffisantes ont permis d’expliquer les pratiques de choix alimentaires qui étaient facilitées, alors que les défis pouvaient être compris comme etant reliés à des ressources limitées. Les règles pouvaient empêcher ou faciliter les pratiques de choix alimentaires par l’entremise de normes ou de significations associées à la préparation de repas.
Les données empiriques provenant de cette thèse appuient les choix alimentaires comme étant des activités routinières qui sont structurées socialement et qui caractérisent les familles. Selon la théorie de la structuration de Giddens, les pratiques routinières qui persistent dans le temps forment les institutions sociales. Ainsi, les pratiques routinières de choix alimentaires façonnent les styles d’habitudes alimentaires familiales et contribuent par ailleurs à la constitution des familles elles-mêmes. Cette compréhension identifie de nouvelles directions concernant la façon dont les choix alimentaires sont conceptualisés en santé publique. Les programmes de promotion de la santé destinés à améliorer la nutrition sont des stratégies clés pour prévenir les maladies chroniques et pour améliorer la santé populationnelle. Les choix alimentaires peuvent être abordés comme des activités partagées qui décrivent des groupes sociaux et qui sont socialement structurés par des règles et des ressources présentes dans les contextes de pratiques de choix alimentaires. / Models of individual-behaviour currently represent the dominant understanding of food choice in public health nutrition. This model frames food choice as a dietary intake behaviour rationally decided by individuals in response to multiple personal and environmental determinants. While useful in describing determinants of individual dietary behaviours, the model cannot explain food choice as a social process shaped in relation to people and places associated with diverse contexts.
This thesis presents the Food Choice Practice Framework to explore food choices as social phenomena. Using the concept of social practice, food choice is proposed as an interplay of social structure and agency. The framework provides a means for identifying food choices as activities patterned among, and constituting, day to day life. It furnishes concepts to identify how social structures reinforce routinized food choice activities. Social structure is examined using Giddens' notions of rules and resources and operationalized as: shared systems of meanings, social norms, material resources, and authoritative resources that enable or constrain desired food choices.
The empirical work from two studies supports the proposition that food choices are social practices. The first study in the thesis examines food choice practices in families. We identified food choices as five distinct routinized activities integrated among the usual feeding activities of 20 families with young children. The second study elaborated the rules and resources of food choice practices from the study families. We then analyzed how rules and resources could explain both enabled and constrained food choice practices experienced by families in the specific routine of creating regular meals and snacks. Adequate allocative and authoritative resources helped explain enabled routine food choice practices, while challenges could be understood as coming about through limited resources. Rules could constrain or enable food choice practices through sanctioning norms and meanings associated with creating meals.
The empirical work supports understanding food choices as routinized activities that are socially structured and which characterize families. According to Giddens' structuration theory routinized practices that endure through time form social institutions. Therefore routinized food choice practices shape characteristic styles of eating patterns in families, as well as contribute to the constitution of families themselves. This understanding identifies new directions for the way food choice is conceptualized in public health. Health Promotion programs designed to improve nutrition are key strategies for the prevention of chronic disease and improvement of population health. Food choices can be approached as shared activities that describe social groups, and explained as socially structured by rules and resources present in the contexts of food choice practice.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/4569 |
Date | 10 1900 |
Creators | Delormier, Treena |
Contributors | Potvin, Louise, Frohlich, Katherine |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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