A partir d’une problématique suscitée par l’élaboration de l’Observatoire des Conditions de Travail de l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) auquel nous avons participé en Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE), la thèse retrace les généalogies conceptuelles qui ont amené aux visions actuelles du concept de « conditions de travail », qui s’est institutionnalisé en France vers 1970 en restant sans définition. Marqué au niveau de sa structure par une conception factorielle issue de la division du travail, et par une conception séquentielle issue du taylorisme qui s’y est superposée, il se constitue progressivement au niveau de son sens dans les débats du XIXe siècle dans une dialectique entre droit-liberté et pouvoir-domination qui s’apparente à une conception politique des conditions pour le travail, subsumée à partir du mouvement de rationalisation du début du XXe siècle par une conception organisationnelle de conditions entièrement normées ou normables. Ces conditions tendent alors à être traitées dans des négociations institutionnelles, en désadhérence de la dialectique permanente et sans cesse renouvelée du normatif et du normé dans l’activité. Cette distance entre le concept et la vie est une usurpation épistémologique dont nous proposons le dépassement par une modélisation ergologique du concept mettant en visibilité les multiples entités de débats de normes, et donc de valeurs, du micro au macro dans l’espace social. Ce mode de traitement renouvelé du concept au profit de ceux qui travaillent, favoriserait l’émergence d’alternatives laissées en pénombre dans l’activité, sources potentielles de performance pour les entités productives. / Stemming from an issue concerning the creation of the observatory of the working conditions within the French National Employment Agency (ANPE) that we participated in as beneficiary of an industrial research grant (CIFRE), the thesis retraces the conceptual genealogies that led to the current views on the concept of « working conditions », which was institutionalized in France around 1970 but remain undefined. Initially structured according to a factorial understanding based on the division of labour, then extended using sequential design derived from taylorism, its meaning is progressively built during the nineteenth century through dialectics between rights-freedom and authority-domination which refers to a political understanding of the working conditions, subsumed from the early twentieth century’s rationalization movement by an organizational design of fully standardized or standardizable conditions. These conditions then tend to be exploited within institutional negotiations, being disconnected from continuously renewed dialectics between normative and normed in activity. This gap between the concept and real life is an epistemological usurpation which we propose to surpass using an ergological way of modeling the concept that brings visibility to multiple groups of debates regarding standards, and therefore values, from micro to macro in the social space. This renewed way of addressing the concept which benefits to those who work, could promote the emergence of alternatives left in the semi-darkness of the activity, potential sources of performance for productive groups.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013AIXM3111 |
Date | 12 December 2013 |
Creators | Prevot-Carpentier, Muriel |
Contributors | Aix-Marseille, Schwartz, Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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