Cette thèse examine la question de la santé au travail des agents publics en abattoir dans sa multi-dimensionnalité. Elle livre une analyse du travail dans le secteur public non seulement à partir de son cadre institutionnel, mais aussi des multiples interactions, souvent interdépendantes, entre l’activité, les organisations et la trajectoire de la politique du contrôle en abattoir. Elle bat en brèche à la fois la présomption de qualité au travail dans le secteur public et la forte étanchéité de ce secteur. Elle montre comment les douleurs sont négociées, entre activité quotidienne et dispositifs de déclaration en maladie professionnelle et de reclassement. A partir des années 2000, une part croissante des agents de l’Etat en abattoir souffrent de troubles musculo-squelettiques. Les TMS sont l’occasion pour l’encadrement intermédiaire de négocier avec les abattoirs mais aussi d’énoncer le « vrai travail » des agents en abattoir. La mise sur l'agenda de la santé au travail des agents affectés dans les abattoirs surgit dans le contexte de redéfinition des missions de l'Etat et les évolutions de la politique du contrôle en abattoir contribuent tantôt à faire émerger la santé au travail, tantôt à l’occulter en laissant de côté la question du devenir des agents dont les missions évoluent et dont le métier est susceptible de disparaître. Au croisement de la sociologie des groupes professionnels, de la santé au travail et de la sociologie de l’action publique, le cadre d’analyse propose d’articuler les régulations liées à la santé et aux conditions de travail à celles de l’activité et du métier d’inspecteur lui-même. / This thesis considers the occupational health of public officials in slaughterhouses in its multi-dimensionality. It provides an analysis of work in the public sector, not only from its institutional framework, but also from the many interactions, often interdependent, between the activity, the organizations and the trajectory of food safety policy. It undermines both the presumption of quality at work in the public sector and the strong tightness of this sector. It shows how pain is negotiated, between daily activity and occupational disease reporting and reclassification schemes. From the 2000s, a growing proportion of officials in slaughterhouses suffered from musculoskeletal disorders. MSDs are an opportunity for middle management to negotiate with slaughterhouses, but also to state the "real work" of slaughterhouse agents. The agenda setting of the occupational health of the agents affected in the slaughterhouses arises in the context of redefining the missions of the State and the evolutions of the food safety policy contribute sometimes to make emerge health at work, to overshadow it by leaving aside the question of the future of those officials whose missions evolve and whose profession is liable to disappear. At the crossroads between the sociology of professions, occupational health and the sociology of public action, the analysis framework proposes to articulate the regulations related to health and working conditions to those of the activity and the profession of inspector himself.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSE2141 |
Date | 18 December 2017 |
Creators | Gautier, Amandine |
Contributors | Lyon, Dourlens, Christine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.017 seconds