Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la stigmatisation est une marque de honte, de disgrâce et de désapprobation, conduisant une personne à être évitée et rejetée par les autres. Cette stigmatisation crée des obstacles par rapport au traitement, à l’inclusion dans la société et à l’accès aux services des personnes ayant des troubles du développement. En tant que trouble du développement, l’autisme n’en fait pas exception. Les situations d’exclusion et de stigmatisation sont courantes dans la vie d’une personne autiste, aboutissant même parfois à des violences physiques et psychologiques. La lutte contre la stigmatisation à l’autisme est très importante, mais les interventions visant la réduction de la stigmatisation ne sont pas toujours efficaces. Cette thèse vise donc à explorer les enjeux liés à la stigmatisation envers les personnes autistes et à évaluer un outil technologique, une simulation de réalité virtuelle, pour en diminuer les impacts.
La première étude a examiné l'influence de variables sociodémographiques sur les attitudes, les connaissances et l'ouverture envers l'autisme ainsi que les associations potentielles entre ces construits dans une population francophone. Dans l’ensemble, les résultats de cette étude indiquent des attitudes modérément positives, des connaissances modérées et des niveaux élevés d'ouverture à l'autisme dans notre échantillon de 53 personnes principalement composé d’étudiants au cégep. Les participants dans le domaine de la physique, la biologie, les mathématiques ou l'informatique ont montré une plus grande connaissance de l'autisme. De plus, les personnes qui connaissaient une personne autiste ont obtenu des scores plus élevés sur les échelles de connaissance et d’ouverture. Les analyses ont révélé une forte corrélation entre les échelles des attitudes et d’ouverture et une corrélation modérée entre les échelles des connaissances et d’ouverture. Ces résultats suggèrent que l’échelle des attitudes et de l’ouverture ont peut- être mesuré le même construit. Néanmoins, chaque échelle pourrait demeurer pertinente pour examiner les effets des programmes de sensibilisation à l’autisme.
La deuxième étude visait à développer et évaluer une application de réalité virtuelle conçue pour mettre les participants « dans la peau » d'une personne autiste pendant une tâche de routine. Nous avons mené un essai contrôlé randomisé dans lequel 104 participants d’une communauté cégépienne ont répondu aux questionnaires utilisés dans la première étude. Avant de répondre à ces questionnaires, les participants du groupe expérimental ont également complété une simulation de réalité virtuelle de 8 minutes conçue par l'équipe de recherche en collaboration avec des personnes autistes. Les résultats ont montré que les participants qui ont complété la simulation de réalité virtuelle présentaient des attitudes plus positives, plus de connaissances et une plus grande ouverture envers l’autisme que ceux du groupe contrôle.
Ensemble, les études effectuées dans le cadre de ma thèse doctorale soulignent que les simulations de réalité virtuelle sont des outils prometteurs pour sensibiliser à l’autisme. Les études futures doivent continuer à s’intéresser à l’efficacité des outils technologiques, mais également aux facteurs sous-jacents qui favorisent leur utilisation dans le cadre d’interventions de sensibilisation. / According to the World Health Organization (WHO), stigmatization is a mark of shame,
disgrace and disapproval, leading to avoidance and rejection by others. Stigmatization creates
barriers to treatment, inclusion in society and access to services for people with developmental
disabilities. As a developmental disability, autism is no exception. Situations of exclusion and
stigmatization are common in the life of an autistic person, sometimes even leading to physical
and psychological abuse. Combating stigmatization in autism is important, but interventions
designed to reduce stigmatization are not always efficient. Therefore, this thesis aims to explore
the issues related to stigmatization toward autistic individuals and to evaluate a technological
tool, a virtual reality simulation, to reduce its impacts.
The first study of my doctoral thesis examined the influence of sociodemographic
variables on attitudes, knowledge, and openness toward autism as well as the potential
associations between these constructs in a French-speaking population. Overall, the results of
this study indicate moderately positive attitudes, moderate knowledge, and high levels of
openness toward autism in our sample of 53 junior college students. Participants in the fields of
physics, biology, mathematics, or computer science showed higher knowledge of autism.
Moreover, individuals who knew an autistic person displayed higher scores on the knowledge
and openness scales. Statistical analyses revealed a strong correlation between the attitudes and
openness scales, and a moderate correlation between the knowledge and openness scales. The
results of the study suggest that the attitudes and openness scales may have measured the same
construct. However, each scale may still be relevant for examining the effects of autism
awareness programs.
iv
The second study of my doctoral thesis aimed to develop and evaluate a virtual reality
application designed to put participants “in the shoes” of an autistic person during a routine task.
We conducted a randomized controlled trial in which 104 participants from a college community
completed the three questionnaires used in the first study. Prior to completing these
questionnaires, the participants in the experimental group also completed an 8-minute virtual
reality simulation designed by the research team in collaboration with autistic persons. Our
results showed that the participants who completed the virtual reality simulation displayed more
positive attitudes, higher knowledge, and openness toward autism than those in the control
group.
Together, the studies carried out as part of my doctoral dissertation highlight that virtual
reality simulations are promising tools for raising awareness about autism. Future studies should
continue to focus on the effectiveness of the technological tools and the underlying factors that
support their use in awareness interventions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/31918 |
Date | 03 1900 |
Creators | Koniou, Ioulia |
Contributors | Lanovaz, Marc |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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