A partir de la seconde moitié du IVe siècle, les productions de sigillée de l’Argonne, région naturelle située entre Châlons-en-Champagne et Verdun, sont diffusées dans le Diocèse des Gaules et plus largement dans l’ouest de l’Europe. Ce type de céramique, caractérisée par la présence d’un décor en bandeau imprimé à l’aide d’une molette, a longtemps été considéré comme produit uniquement dans les ateliers argonnais. Cependant, les études de ces dernières décennies sur le sujet ont permis d'avancer l'hypothèse de l'existence de plusieurs productions locales imitant les formes et les décors de ces sigillées. Grâce aux méthodes d’analyses archéométriques utilisées (analyses chimiques par fluorescence X, observations pétrographiques, analyses minéralogiques par diffraction des rayons X), l’existence de plusieurs groupes de production est validée. L’adéquation entre le classement statistique des données géochimiques et les hypothèses archéologiques principalement basées sur l’identification des décors à la molette confirme la pertinence du partitionnement obtenu. Ces résultats reflètent la diversité des argiles utilisées pour la fabrication de ces sigillées hors de la région argonnaise (argiles calcaires, argiles peu calcaires et argiles kaolinitiques) et les capacités d’adaptation des artisans aux ressources géologiques disponibles. Les observations pétrographiques et minéralogiques attestent également de l’utilisation de fours à sigillées et des fours à flammes nues (parfois conjointement dans un même atelier) par les potiers. Cette caractérisation met en lumière un phénomène d’essaimage d’ateliers, généralement de taille modeste, qui produisent et distribuent ces sigillées décorées à la molette sur de courtes distances. / From the second half of the 4th century, the East Gaulish red-slipped ware of Argonne, an area located between Châlons-en-Champagne and Verdun, are widely diffused in the Diocese of Gaul and in the west of Europe. This kind of ceramic, characterized by a stringcrouse decoration printed using a roller, has long been considered as only produced in the Argonne’s workshops. However, the studies of these last decades has made it possible to came up with a new theory that suggest the existence of several local productions imitating the forms and the decorations of these sigillata. Using differents methods of archaeometric analysis (chemical analyses by x-ray fluorescence, petrographic observations, mineralogical analyses by x-ray diffraction), the existence of several groups of production is validated. The adequacy between the statistical clustering of the geochemical data and the archaeological assumptions mainly based on the identification of the roller-stamped decorations confirms the relevance of the partitioning obtained. These results reflect the diversity of the clays used for the manufacturing of these red-slipped ware outside of the Argonne area (calcareous clay, non calcareous clay, kaolinitic clay) and the craftsmen’s capacities to adapt to the geological ressources available. The petrographic and mineralogical observations also attest the use of sigillata kilns and updraft kilns by the potters (sometimes both in the same workshop). This characterization highlight a phenomenon of workshops’s swarming, generally of modest size, which produce and distribute these roller-stamped red-slipped ware on short distances.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA100033 |
Date | 22 May 2018 |
Creators | Delbey, Thomas |
Contributors | Paris 10, Van Ossel, Paul |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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