Notre thèse offre une lecture des clivages philosophiques à l’arrière-plan de la trajectoire sociale-démocrate. Nous dégageons ainsi deux modèles interprétatifs des institutions sociales-démocrates : le modèle du compromis et celui du libéralisme égalitaire. Sortie de l’orbite marxiste orthodoxe et sur fond d’antinomie entre capitalisme et socialisme, la social-démocratie classique a bien été mise en place dans une logique de compromis par des partis sociaux-démocrates attachés au principe d’appropriation socialiste. Nous avançons qu’il est également possible de réinterpréter le résultat de cette trajectoire historique à partir des exigences rawlsiennes de la justice comme équité, à condition de les étendre à la gouvernance d’entreprise. Ces deux modèles interprétatifs s’opposent sur la question du pluralisme des conceptions de la justice et engagent chacune une conception spécifique de la justice sociale. De plus, ils entraînent des réponses distinctes à la crise contemporaine de la social-démocratie. Le modèle du compromis adapte son projet au nouvel équilibre des forces résultant d’une sociologie politique renouvelée : c’est la piste empruntée par le New Labour. Le modèle libéral égalitaire invite plutôt, sur la base d’une défense de la teneur rawlsienne des principes de justice, à une adaptation des institutions permettant de garantir ou de restaurer leur stabilité. Au final, l’écart entre ces deux identifications possibles constitue l’une des questions majeures auxquelles la tradition sociale-démocrate devra répondre pour clarifier le modèle qu’elle souhaite assumer au XXIème siècle. / In spite of a vast number of political studies on social democracy, little attention has been devoted to its underlying philosophical principles. This doctoral thesis sets out the philosophical distinctions which are crucial to understanding the social-democratic trajectory. It identifies two models through which social democracy can be interpreted, the first centred on the idea of political compromise and the second on liberal egalitarianism. The former echoes the historical development of social democracies. Social democratic parties diverged from Marxist orthodoxy whilst retaining the socialist principle of just appropriation. In this context, social democratic institutions took shape as social democrats compromised with capitalist interests. We suggest, in the second model, that the institutions born through this process are consistent with the Rawlsian perspective of justice as fairness, provided we expand its scope to corporate governance. These rival interpretations of social democracy differ in their conception of social justice and in their stance on the pluralism of conceptions of justice. Moreover, they provide distinct answers to the contemporary crisis of social democracy. The model based on compromise adapts its programme to a new balance of political power resulting from a renewed political sociology – the path followed by the New Labour. The liberal egalitarian model seeks instead to adapt those institutions that can restore support for the Rawlsian principles of justice. Ultimately, the tension between these two interpretations is one of the major questions social democrats need to address to clarify the model they want to put forward in the 21st Century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040027 |
Date | 04 January 2011 |
Creators | Blanc, Sandrine |
Contributors | Paris 4, Renaut, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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