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La construction de la "menace" environnementale : une conversation entre savoir et pouvoir

Le changement climatique est l’objet de multiples débats. Cette thèse s’intéresse à la
construction du changement climatique en enjeu de sécurité dans les deux dernières
décennies. Les gouvernements et les grandes instances internationales s’accordent pour
considérer le changement climatique comme une menace à la sécurité et à la paix
internationales. Cette recherche pose une question générale : comment cette vision
sécuritaire a-t-elle été rendue possible ?
Ce faisant, la thèse analyse la mise en récit de la « menace » environnementale en
soulignant sa contingence bien plus que son évidence. En mettant l’accent sur le contexte
de production des idées, leur circulation et le rôle des chercheurs - passeurs de sens -, nous
apprenons que la « menace » environnementale émerge au carrefour des pratiques du
champ scientifique, du champ politique et du champ des think tanks. L’ « enviro-sécurité »,
l’ensemble des idées relatives aux liens entre environnement et sécurité, est une
conversation académico-politique articulée autour de luttes symboliques pour l’autorité, la
légitimité et le pouvoir. C’est à travers la mobilisation des outils de la sociologie des
connaissances et de la sociologie des RI, que nous faisons des intellectuels en pratique, de
réels objets de connaissance. La recherche repose sur deux types de méthodes
complémentaires, quantitatives (analyse bibliométrique) et qualitatives (entretiens semidirectifs).
Néanmoins, les entretiens semi-directifs menés avec des chercheurs issus du
milieu académique ou du monde des think tanks constituent le cœur original de cette
recherche.
L’étude qui suit contribue à la réflexion théorique sur l’interaction entre savoir et pouvoir,
aux analyses constructivistes critiques sur la représentation des dangers, et plus largement,
à la littérature francophone sur la sécurisation de l’environnement. / Climate change is the subject of much debate. This thesis focuses on the construction of climate change as a security issue during the past two decades. Governments and major international organizations state that climate change is a threat to international peace and security. This research raises a general question: how has this security vision been made possible?
In doing so, the thesis analyzes the construction of the environmental « threat », highlighting its contingency. Focusing on the context of the production of ideas, their movement and the role of researchers, it is argued that the environmental « threat » emerges at a crossroad between scientific practices, political practices and the practices of think tanks. « Enviro-security », the set of ideas linking environment to security matters, is an academic-political conversation built around symbolic struggles for authority, legitimacy and power. Through the use of the sociology of knowledge and the sociology of IR, this research holds that intellectuals in practice are real objects of knowledge. Two complementary methods are used in order to trace the history of « enviro-security » : quantitative (bibliometric analysis) and qualitative (semi-structured interviews). However, the semi-structured interviews with researchers from the academic world or from the world of think tanks lie at the heart of this research.
Thanks to a perspective centered on the producers of knowledge, this study contributes to theoretical thinking on the interaction between knowledge and power, to critical constructivism on the representation of dangers and, more broadly, to the French literature on the securitization of the environment.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18519
Date10 1900
CreatorsSaublet, Sarah
ContributorsMérand, Frédéric
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse

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