L’objectif de ce travail est d’analyser les représentations sociales et les stéréotypes sur l’immigration espagnole des années 1960 à Paris, non seulement dans la décennie qui vit arriver massivement des hommes et des femmes espagnols dans la capitale française, mais également dans les années qui suivirent, jusqu’à nos jours. Partant du postulat que tant le pays d’émigration que le pays d’immigration ont produit des discours sur les migrants, ce travail cherche d’abord à repérer ces représentations, à travers trois sources principales : les entretiens oraux, les archives audiovisuelles (photographies, radio, télévision) et les productions fictives (littérature, cinéma). Il en résulte que trois « acteurs » ont produit des discours sur la migration et sur les migrants : la société de départ, la société d’accueil, les migrants eux-mêmes. Le développement proposé s’attache donc à analyser ces discours, à montrer ce qu’ils ont de commun et ce en quoi ils diffèrent. Si certains discours ont laissé peu de traces contemporaines, s’effaçant au fur et à mesure que le temps passait, d’autres ont au contraire perduré dans le temps et sont encore repérables aujourd’hui, tant en Espagne qu’en France. Cette étude montre que ce sont principalement les femmes qui ont fait l’objet de discours et de représentations. En Espagne, une hiérarchisation dans le discours a considéré que l’émigration permettait aux hommes de progresser dans leur métier, tandis qu’elle représentait un danger pour les femmes. En France, c’est la forte présence des femmes espagnoles à Paris qui a alimenté l’essentiel des discours, allant jusqu’à créer un stéréotype : celui de la « bonne à tout faire » Conchita. / The objective of this work is to analyze the social representations and stereotypes concerning Spanish immigration in the 1960s in Paris, not only in the decade that saw the arrival of Spanish women and men in the French capital, but also in the years that followed, until today. Starting from the premise that both the country of emigration and immigration countries have produced discourses on migrants, this work first seeks to identify these representations, mainly from three sources: oral interviews, audiovisual archives (photographs, radio, television), and dummy productions (literature, cinema). It follows that three "players" produced discourse on migration and migrants: the society of origin, the host society, migrants themselves. The proposed development therefore seeks to analyze the speech to show what they have in common and how they differ. If some speech left few traces contemporary, fading gradually as time passed, others have instead endured over time and are still recognizable today, in both Spain and France. This study shows that it is mainly women who have been the subject of speeches and performances. In Spain, emigration was considered an opportunity for men to move forward in their career but rather a danger for women. In France, it is the strong presence of Spanish women in Paris that has fueled most of the speech up to create a stereotype: that of the servant Conchita.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA100049 |
Date | 07 June 2014 |
Creators | Tur, Bruno |
Contributors | Paris 10, Chaput, Marie-Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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