Ce n’est guère le mouvement jeune-hégélien qui vient immédiatement à l’espritlorsque sont évoqués les noms de Bakounine, d'Engels, de Marx ou même deStirner. Le premier et le dernier sont généralement associés à l’anarchisme,les deux autres, plus indubitablement encore, au marxisme. L'histoire de cespersonnages et le devenir de leurs œuvres n'ont pu que faire de l'ombre à leurappartenance commune et concomitante, trente ans avant que ne se cristallisentlesdits courants politiques, à ce qui a parfois été apparenté à une écolephilosophiqueLa présente thèse propose une lecture immanente, laquelle ne s'efforce pasmoins de restituer un contexte, des principaux écrits rédigés par ces auteursentre 1842 et 1843. La pensée de chacun d'entre eux est présentée dans sesinterrogations et ses enjeux propres, en s'intéressant aux emprunts et auxinnovations conceptuelles réalisées pour y répondre et tout en maintenantd’incessants aller-retours avec le champ problématique relatif au mouvementdans lequel elle prend corps et s’introduit.Il ne s'agit pas, par là, de procéder à une simple mise au point en matièred'histoire des idées. L'un des intérêts majeurs des textes abordés réside dansce qu'ils nous disent, dans une perspective post-hégélienne, de la philosophie.Les descriptions du présent que l'on trouve dans ces textes concordent, eneffet, quant à l'impossibilité d'établir l'unité du rationnel et de l'effectif.Tout reste encore à faire pour qui ne renonce pas à la réalisation de laliberté dans l'histoire. À suivre Hegel, pourtant, la philosophie doit secontenter de décrire ledit procès ou ses résultats. Doit-on se résoudre à ceque la philosophie ne puisse concourir à un destin dont elle a donné la clé ?N'est-il pas possible de la renouveler ? Et comment ? S'agit-il plutôt d'ensortir et d'imaginer d'autres formes d'intervention théoriques et pratiques ?Et qu'en est-il alors de ce qui reste de philosophique ? / The names of Bakunin, Engels, Marx, or Stirner are hardly ever associated withthe Young Hegelian movement. Bakunin and Stirner are generally associated withanarchism and Marx and Engels with marxism. Their lives and the fate of theirworks could do no more than obliterate the mutual and concomitant contributionsof these authors to what has sometimes been described as a philosophicalschool. This participation, in any case, occured thirty years before thecristallisation of the aforesaid political movements.This research proposes an immanent, and at the same time contextual, reading ofthe main texts written by these authors between 1842 and 1843. The theories ofeach of them are presented in accordance with their own questions and issues,focusing on the conceptual borrowings and innovations realised as aconsequence. They are expounded through a perpetual to and fro between theproblematic field related to the movement from which they were born and inwhich they participated.Nevertheless this study cannot be reduced to a mere contribution to the historyof ideas. One of the key interests of the analysed texts lies in what they tellus, from a post-hegelian perspective, about philosophy. When they describetheir epoch, they all conclude that there is no identity of the rational andthe real. There is still much to do for those who do not abandon the idea of therealisation of freedom in history. However, according to Hegel, philosophy canonly describe the process or the results of this realisation. Cannot philosophycontribute to the destiny it revealed? And if not, is it possible to renewphilosophy? How? Would an exit from philosophy be preferable? Other forms oftheoretical and practical intervention could be invented. But then, what aboutthe "philosophical" that remains?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015GREAP003 |
Date | 10 December 2015 |
Creators | García, Vivien |
Contributors | Grenoble Alpes, Ménissier, Thierry |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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