Malgré leur position défavorable dans les hiérarchies du pouvoir, les jeunesjouent un rôle majeur dans les processus de changement sociopolitique qui ontcours dans la société burkinabè. Ce groupe social semble alors constituer un outilefficace d’analyse du politique et, plus précisément, des rapports de contestation etde domination qui sont à l’oeuvre au Burkina Faso. En effet, les jeunes développentde multiples stratégies d’inscription dans l’espace public qui constituent, à desdegrés et selon des modalités différentes, des formes de contestation de l’ordrepolitique. Ainsi, en nous appuyant sur trois catégories de jeunesse (les étudiantssyndiqués, les jeunes des rues et les jeunes rappeurs ou adeptes de hip-hop), nousavons cherché à interroger, dans une perspective diachronique, la nature desrapports de domination à l’oeuvre dans la société burkinabè. Nous constatons quela portée limitée de ces formes de contestation de l’ordre établi s’explique engrande partie par le contexte hégémonique dans lequel elles s’inscrivent. Ainsi, lesressorts de la domination caractéristiques de l’ordre politique actuel reposent,selon nous, sur une « politique de la médiation » et sur une stratégie de« cooptation néo-patrimoniale » qui permettent le désamorçage des tensions et lerèglement des conflits, selon des procédures bien précises, avec pour objectif lapréservation de l’image consensuelle de l’ordre politique. Ces deux dimensionsconstituent, selon nous, les piliers d’une « culture politique » qui irradie unemultitude d’espaces sociaux et qui permet un échange médiatisé et permanent entredirigeants et dirigés. / In spite of their unfavourable position in the hierarchies of power, youngpeople play a major role in the processes of social political change, which occur inthe Burkina Faso society. Hence, this social group seems to be a good instrumentto efficiently analyse policy, and moreover the processes of contestation anddomination at work in Burkina Faso. Indeed, young people develop numerousstrategies carried out in public places, which to varying degrees and termsconstitute forms of contestation against the political order. Thus by relying onthree categories of youth (unionised students, street youth, and young rappers orfollowers of the hip-hop movement), we sought to examine in a diachronicperspective, the nature of relationships of dominance at work in the Burkina Fasosociety. We find that the limited impact of these forms of contestations against theestablished order can be largely explained by the hegemonic context in which theyarise. Therefore, in our mind, the characteristic domination of the current politicalorder are based on “the strategies of mediation” and “neo-patrimonial cooptation”,which diffuse tensions and regulate conflicts, according to very precise procedures,with the aim to preserve the consensual image of the political culture. In ouropinion, these two dimensions constitute the pillars of a “political culture”, whichspreads out from a multitude of social spaces and creates a permanent, mediatisedexchange between rulers and those who are ruled.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011BOR40016 |
Date | 03 February 2011 |
Creators | Bonneval, Émilie Catherine Marie de |
Contributors | Bordeaux 4, Otayek, René |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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