L’œuvre chengienne est traversée de bout en bout par des interrogations existentielles qui découlent des trois formes élémentaires du désir que François Cheng distingue en l’homme : « désir de réalisation, désir de dépassement, désir de transcendance. » (Cinq méditations sur la mort, p. 56). Ces interrogations, qui se retrouvent sans surprise dans son oeuvre romanesque, conduisent ses personnages à entreprendre une véritable quête spirituelle, terme que nous entendons à la fois comme quête de l’esprit et comme élancement de l’âme vers la surnature. Nous tâchons dans notre étude d’en dégager les tenants et les aboutissants, en montrant comment l’auteur parvient à relier de manière cohérente des spiritualités a priori différentes et sans oublier que les héros chengiens sont tous ancrés dans la culture chinoise qui n’a pas établi de distinction radicale entre transcendance et immanence, horizontalité et verticalité. Parce qu’il est fondamentalement en quête de sens, le héros est irrésistiblement poussé à entreprendre un cheminement (à la fois physique et intérieur), qui lui permet de se réconcilier à la fois avec lui-même et avec le monde, tout en faisant l’expérience d’une certaine Transcendance. Cette quête a pour corollaire une quête du féminin qui lui est indissociable, car la Femme, telle que la conçoit Cheng, est par excellence celle qui mène l’homme vers la spiritualité. C’est pourquoi l’éros chengien est un éros mystique, naturellement porté à se muer en Agapè. En somme, ce sont les trois ordres pascaliens qui se trouvent unifiés au terme de cette aventure, le troisième ordre ne supprimant pas les deux autres, mais leur permettant au contraire de se réaliser pleinement. C’est-à-dire que l’œuvre romanesque de François Cheng, de même que son œuvre poétique, n’est au fond qu’une célébration de la reliance / Questions of existence are running throughout Cheng’s works, from beginning to end. These questions derive from the three elementary forms of desire which François Cheng tells apart in human : desire to accomplish, desire to exceed and desire to transcend (Five Meditations on Death, p.56). These questions, which can be found unsurprisingly in his novel works, lead his characters to a true spiritual quest, a term we understand as a quest of spirit, and at the same time, as a march from soul to supernature. In our study, we try to analyse all the relevant factors, to show how the author had succeeded in relating the a priori different spiritualities in a coherent way, without neglecting the fact that Cheng’s heros are all rooted in a Chinese culture background, where the basic distinctions between transcendance and immanence, between horizontality and verticality have not been established yet. Because of his fundamental quest on meanings, the hero is irresistibly pushed to go through a progress (both physical and interior), which allows him to reconciliate with himself and with the world, while experiencing a certain kind of transcendance. This quest has resulted in the quest of the female, which is inseparable from him. Because according to Cheng, the women are the ones who excellently lead the men to spirituality. That’s why Cheng’s Eros is a mystical Eros, and is naturally turned into Agape. In summary, the three Pascal rules are unitied in the end of the adventure, the third one does not supress the two others, in contrary, it helps them to full fulfillment. This means that Cheng’s novel works as long as his poetry works, are in fact nothing but a celebration of connection
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017TOUR2003 |
Date | 30 January 2017 |
Creators | Decossas, Antoine |
Contributors | Tours, Dupouy, Christine, Zhang, Yinde |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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