Qu'y a-t-il de commun entre F. Cheng, écrivain français d'origine chinoise, H. Bianciotti, enfant d'immigrés italiens en Argentine, G. Macé, dilettante du voyage, attiré par l'anthropologie, Rome ou encore l'Asie, et C. Magris, un Italien de Trieste qui a consacré sa vie à la littérature et à la géographie des frontières ? Au-delà de leurs divergences, on rencontre chez ces quatre auteurs une telle sensibilité à l'espace et aux déplacements qu'ils peuvent tous être définis comme des « écrivains non sédentaires ». La non-sédentarité n'est pas un nomadisme : très concernée par les frontières, avec tout ce qui en découle d'interférences et d'inquiétudes quant au sentiment et à la pratique de la langue, fascinée par les seuils et attirée par les refuges, cette posture non assise est issue d'un rapport aux lieux marqué par la volonté de se tenir debout tout en refusant l'errance. Il en résulte une écriture façonnée par tout ce qu'elle relie. Ainsi, notre corpus, constitué d'essais, de récits et de poèmes, entraîne une réflexion sur le langage à partir de l'appétit, à la fois avide et soucieux, de nos auteurs pour l'espace-monde. Il aborde les thématiques de la voix et du corps en tant que seuils pour l'existence, et situe l'homme en ses évolutions intérieures et historiques à partir de la représentation de jardins et de villes, dans lesquels se logent moins des histoires que des aspirations. La notion d' « écriture non sédentaire » nous a menée à définir son lieu par un néologisme, l' « antrait », par lequel nous désignons des espaces qui sont à la fois « antre » et « entre », qui contiennent le repli et l'ouverture, qui engagent l'hospitalité comme accueil et comme partir. / What do François Cheng, a French writer of Chinese origin, Hector Bianciotti, the son of Italian immigrants to Argentina, Gérard Macé, a dilettante traveller, with a penchant for anthropology, Rome or Asia, to name but a few of his interests, and Claudio Magris, an Italian from Trieste who has devoted his life to the literature and geography of frontiers have in common ? Above and beyond their differences, these four authors share such a sensibility to spaces and movements that they can be defined as "non-sedentary writers". Non-sedentarity is not nomadism : very much concerned by frontiers, with all the interferences and worries that these entail regarding the feeling and the practice of language, fascinated by thresholds and attracted by refuges, this restless posture is the result of a relationship with places characterised by the wish to remain standing while refusing to wander. Thus ensues a writing that is shaped by all that it binds together. So our corpus, made up of essays, narratives and poems, initiates a reflection on language from the appetite - avid and anxious at the same time - of our authors for the world-space. It tackles the themes of voice and body as thresholds for existing, and positions mankind within its inner and historic evolutions, according to the representations of gardens and cities, where aspirations matter more than stories. The notion of "non-sedentary writing" has led us to define its locus through a neologism, the "antrait" (prounounced like "entrée", entrance) by which we designate spaces that are both "antre" (den) and "entre" (between), that contain retreat and openness, that make hospitality both a welcome and a leavetaking.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030020 |
Date | 19 January 2012 |
Creators | Liébert, Adeline |
Contributors | Paris 3, Daros, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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