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La Mémoire de l’oubli. La tragédie française entre 1629 à 1653 / The Memory of oblivion, French Tragedies (1629-1653)

Henri IV met fin aux guerres civiles de religion en 1598 en décrétant la mémoire des troubles « éteinte et assoupie, comme de chose non advenue ». Comment se positionne le théâtre français par rapport à cette politique d’oubli, quel espace mémoriel offre-t-il ? Nous considérons la tragédie qui s’écrit entre 1629, fin officielle des guerres civiles et date de la dernière tragédie d’actualité, et 1653, fin de la Fronde et d’une nouvelle menace de division intérieure. La tragédie semble se détourner d’une actualité trop déchirante, en ce sens elle oublie, mais elle se trouve pourtant travaillée par cet oublié. En partant du plus visible : la mise en scène des princes cléments, nous montrons que cette forme d’oubli officiel et volontaire est très représentée sur la scène tragique. Mais l’oublié est aussi ce qui travaille les tragédies dans la représentation qu’elles offrent du conflit familial qui fournit bon nombre des sujets tragiques du temps. La tragédie fait donc affleurer le présent du passé, la mémoire de la division, par le détour allégorique. À un théâtre mélancolique où le passé pèse sur le présent de tout son poids s’oppose un théâtre de relance historique dans lequel peut s’ouvrir un avenir nouveau. Enfin, l’oubli apparaît dans ces années de théorisation dramatique comme un idéal pour le spectateur absorbé dans le spectacle, et comme une menace quand il conduit à l’oubli de soi chez certains comédiens ou spectateurs naïfs. L’oubli, dans son équivocité fondamentale, permet donc d’articuler théorie politique, dramatique et images scéniques, dans un premier dix-septième siècle où l’on ne cesse de penser la violence qui menace le lien et la communauté au risque de la division. / Henry the 4th ends the religious civil wars in 1598 by ordaining that the remembrance of troubles is « extinguished and abated, like something that did not occur ». How does French drama stand in relation with this politics of oblivion ? What kind of memorial space does it open ? We consider tragedies written between 1629, official end of the troubles and date of publication of the last usual times tragedy, and 1653, end of a new internal division threat embodied by the Fronde. In appearance, tragedy seems to forget a harrowing recent past by turning away from it, but it is simultaneously deeply influenced by what has been forgotten. By starting with what is most visible, the staging of merciful princes, we demonstrate that this official and voluntary oblivion is very much represented on the tragic stage. But forgetfulness is also influencing tragedies in their displaying of family feuds, a frequent tragic topic of these times. Tragedy thus makes surface the present of the past, the memory of division, through allegoric detours. A double-face drama emerges : one of melancholy in which past weighs on present, one of historical reset with an ouverture for renascent prospects. Last, in these years of dramatic theorization, forgetfulness appears to be, for a spectator absorbed by the play, an ideal, as well as it can drag the most naive of them and some comedians into forgetting about their selves in denial of reality and confusion with fiction. The fundamental ambiguity of forgetfulness enables to articulate political theory, drama and staging, in a 17th century where violence is thought to threaten the community with division.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA135
Date02 December 2017
CreatorsPocquet du Haut-Jussé, Tiphaine
ContributorsSorbonne Paris Cité, Merlin-Kajman, Hélène
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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