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Les types de désorganisation de l'attachement et leurs distinctions en termes d'antécédents et d'aspects développementaux

La désorganisation de l'attachement se veut un des indicateurs précoces les plus importants de difficultés de développement (Sroufe, 2005; van IJzendoorn, Schuengel & Bakermans-Kranenburg, 1999). Or, l'attachement désorganisé peut prendre différentes formes et se caractériser par divers comportements lors de moments d'alarme chez l'enfant, laissant croire qu'il existe diverses façons pour un enfant d'être désorganisé. En effet, Main et Solomon (1990) identifient sept différentes classes de comportement pouvant caractériser l'enfant désorganisé, soulignant l'aspect hétérogène de cet attachement. Cependant, peu de chercheurs ont tenté de vérifier si la désorganisation est un concept multidimentionnel. Trois principales raisons ont amené l'auteur de cette présente thèse à atteindre cet objectif. Premièrement, les résultats de recherche suggèrent plusieurs processus développementaux pouvant mener à la désorganisation, donc une étiologie variée pouvant mener à diverses formes de désorganisation. Deuxièmement, la désorganisation prédit des problèmes d'adaptation très variés chez l'enfant d'une étude à l'autre pouvant possiblement s'expliquer par la présence de diverses formes de désorganisation. Troisièmement, plusieurs tentatives ont été réalisées afin de catégoriser la désorganisation. Des sous-types empiriques de désorganisation ont déjà été identifiés au préscolaire (3-6 ans) et ceux-ci arrivent à distinguer certains antécédents maternels et caractéristiques de l'environnement familial ainsi que différents aspects du développement de l'enfant, autant socio-émotionnel que cognitif. Ainsi, à la petite enfance, il n'y a pas de tentative dans la recherche d'arriver à une catégorisation de cet important phénomène de la petite enfance sur un plan empirique et conceptuel, bien que Lyons-Ruth et ses collègues (1991) proposent une classification intuitive de la désorganisation basée sur les classifications d'attachement habituelles (D/A, D/B, D/C). L'objectif du premier article est d'identifier, sur une base empirique et conceptuelle, différents sous-groupes à la désorganisation durant la petite enfance. Cent trente enfants provenant de familles à risque sur le plan social (mères adolescentes) et de familles de classe moyenne (mères adultes) sont observées par le biais de la Situation Étrangère d'Ainsworth lorsqu'ils étaient âgés de 15 mois. En tout, 60 sont évalués comme étant désorganisés. Suite à des analyses de regroupement hiérarchique sur les résultats de fréquences aux sept grandes dimensions, trois sous-groupes de D sont identifiés. Les trois sous-groupes se distinguent particulièrement sur la base des comportements contradictoires (D/contradictoire), des comportements de peur directe (D/peur/directe) et des comportements de peur indirecte (D/peur indirecte) envers le parent. Ce dernier sous-groupe est identifié comme étant particulièrement à risque, ayant un niveau de désorganisation significativement plus élevé. Ces nouvelles catégories sont significativement liées à la classification habituelle de Lyons-Ruth et ses collègues (D/AC et D/B), mais sont davantage associées aux antécédents: la sensibilité maternelle, l'ajustement conjugal de la mère, les symptômes de dépression maternelle et les événements de vie récents. Ces résultats sont un premier pas vers la validation des trois sous-groupes de désorganisation identifiés. Le deuxième article a comme objectif de poursuivre cette validation et démontre que la nouvelle classification apporte des distinctions en ce qui concerne le développement de l'enfant. Les enfants identifiés comme plus à risque dans le premier article (D/peur indirecte) semblent avoir davantage de difficultés au niveau de la régulation de leurs émotions à 18 mois. Leurs mères rapportent significativement plus de problèmes spécifiques au niveau de l'externalisation (e.g. Déficit d'attention/hyperactivité et trouble oppositionnel avec provocation) et de symptômes d'allure autistique. Les enfants du sous-groupe "D/contradictoire" ont un développement cognitif moindre à 15 mois en comparaison avec les enfants du sous-groupe "D/peur directe" qui présentent de meilleures habiletés dans l'exploration de leur environnement social et matériel.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22825
Date18 April 2018
CreatorsMoisan, Caroline
ContributorsTarabulsy, George M.
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatxi, 222 p., application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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