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Conscience de rôle et personnalités pathologiques : analyse de la désinvolture / Role-consciousness and pathological personnalities : analysis of nonchalance

L’étude qui s’ouvre se propose d’explorer, de définir et de valider une question d’un grand intérêt épistémologique transdisciplinaire, celui de l’existence des rôles, de la conscience de rôle et des relations de rôles. Elle veut donner un statut et une fonction à cette notion de rôle pour les sciences humaines, cela en prêtant attention aux évolutions de ces rôles au cours des derniers siècles. Partant de l’idée que nous sommes toujours en rôle, qu’il n’y a pas d’hors-rôle possible, que la rencontre intersubjective se fait toujours à travers des rôles, transitoires ou pérennes, cette recherche veut voir les aspects positifs et structurants, et aussi ses écueils, autant pour l’individu que pour le corps social, de ce système ou dispositif des rôles. La constitution de ces rôles et de leurs contenus réalise en effet un dispositif médiateur d’une importance particulière, définissant selon diverses modalités les attentes et accords que nous avons les uns vis-à-vis des autres, régulant l’organisation des liens et des tâches. Nous verrons comment les rôles se constituent, s’édifient, se redéfinissent et se réinventent constamment. Cette question du partage des rôles et de l’adhésion de chacun aux rôles, éventuelle et toujours problématique, doit être pensée dans la perspective du vivant. Un regard phylogénétique permet d’inscrire la formation du système des rôles comme une nécessité du vivant : pour confirmer cette thèse, on a eu recours non seulement à l’observation du monde animal mais on a voulu considérer également l’hypothèse de la néoténie humaine. S’approchant des implications psychologiques et psychopathologiques de la question, il revient à cette recherche d’explorer les différentes manières et modalités par lesquelles on se rapporte aux rôles. Sommes-nous toujours conscients du fait que nous occupons un ou plusieurs rôles et que c’est à nous d’en élaborer ou concevoir le cahier de charge ? Comment et pourquoi y adhérer ? C’est à partir de ces questions que s’est imposée l’analyse de la désinvolture, attitude qui porte la marque d’une légèreté ou négligence dans l’engagement et l’investissement de ces rôles que chacun s’est assigné d’occuper : par cette légèreté, par des impensées ou des négligences, faute d’une conscience de rôle pas ou peu élaborée, l’individu est souvent amené à échouer dans son rôle, à le manquer, sans lui restituer de réponses de substitutions. Une analyse anthropo-phénoménologique de la désinvolture montrera comment cette attitude, très proche de l’immaturité au point d’en être, dans certains cas, considérée comme une ultime manifestation, est présente, de manières différentes, aussi dans divers contextes pathologiques (personnalités pathologiques ou parfois pathologies véritables) soit par excès ou par défaut (chez le Typus Melancolicus, la désinvolture est totalement absente). Entre normalité et pathologies (pathopsychologiques aussi bien que pathoéducatives), le statut de la désinvolture est complexe car cette attitude est également associée à de nombreuses transgressions, que ce soit volontairement ou involontairement, par les nombreux impensés de rôle qui la caractérisent : le domaine de la sécurité routière exprime bien la dynamique désinvolte par le grand nombre de fautes d’imprudences, imprévoyances, inconséquences ou négligences ressortissant à ce registre des comportements désinvoltes. L’étude des liens entre désinvolture et transgressions alimente ainsi l’analyse formelle de la transgression (transgressologie générale). Une transgressologie générale se doit de mettre en évidence les modalités et raisons primaires de ces transgressions, quels que soient les accords préalables et la nature de ce qui est transgressé. / This study aims to explore, define and validate a topic of great epistemological transdisciplinary interest, which is the existence of roles (anthropological, emotional and social roles), the role-consciousness and the role relationships. Indeed, the study aims to provide a status and a function to the notion of role for the human sciences, paying attention to the evolution of roles over the latest centuries. Taking into the account that we are always in the role (thrown to roles), the out-role is not possible, the inter-meeting is carried out through transient or everlasting roles, this research aims to consider its positive and its structuring aspects but also its obstacles, both referred to the individual and the social body. In fact, the establishment of roles and their contents outlines a particularly important mediator device, defining, in different ways, expectations and agreements that might have both elements, adjusting the organization of ties (benefits, obligations and constraints) and tasks. We will analyze whether this system of roles allows a limitation of the conflicts and an optimization of ergonomic or emotional subdivision, whether these roles can receive adaptations, redefinitions and necessary modulations. We will see how the roles are constantly built, redefined and reinvented. The issue of the partition of roles and the compliance of each person to his own role, if any and always problematic, must be analyzed from the living perspective. A phylogenetic perspective allows us to look at the formation of the system of roles as one of the living necessities: to confirm this thesis, we have observed not only the animal world, but we have also considered the possibility of human neoteny.Approaching the psychological and psychopathological implications of the matter, the task of this research is to explore the different ways by which we relate to the roles. Are we always aware of the fact we play one or more roles, and that we are in charge of elaborating the relevant tasks? How and why to join them? Starting from these questions, an analysis on nonchalance has emerged. The nonchalance, also defined as ease or calmness, is the attitude of carelessness or negligence in the commitment and investment of the roles that each person has chosen to play: through this carelessness or negligence, through what has not been thought (or evaluated) the individual is often led to fail in his role, to miss it, without giving him alternative answers. This happens due to a little or not elaborate role-consciousness. An anthropological-phenomenological analysis will show how this attitude of nonchalance - very close to immaturity to the point of being considered, in some cases, as a last manifestation of immaturity - is present in a different ways, also in various pathological contexts (pathological personality or sometimes true pathologies), both for defect and for excess (the Typus melancolicus does not express nonchalance at all).Stuck between normality and pathology, the status of nonchalance is complex since this attitude is associated with numerous voluntary or involuntary transgressions, due to the many aspects that have not been previously taken into account and that characterize it: the field of road safety shows the ease dynamic works, because of the many errors committed by imprudence, improvidence, incoherence or negligence that belong to the register of nonchalant behavior. The study of the links between confidence and transgressions feeds the formal analysis of the transgression (General transgressology). A general trasngressology has the task of highlighting the mode and the primary reasons for these transgressions, whatever the agreement and nature of what has been transgressed is.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCC073
Date09 February 2017
CreatorsTaglialatela, Carla
ContributorsSorbonne Paris Cité, Charbonneau, Georges
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Collection, Image

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