Écrivain prolifique, Alexandre Hardy [15 ?? – 1632] a régné sur le théâtre français pendant une trentaine d’années, fournissant aux premières troupes professionnelles leur répertoire. Cette thèse aborde l’œuvre du dramaturge comme celle d’un poète professionnel, devant écrire pour faciliter le jeu des comédiens et pour intéresser les spectateurs des premiers théâtres de ville. Les scènes d’action violente d’Alexandre Hardy apparaissent comme une invention propre à l’écriture professionnelle, invention répétée et variée dans les tragédies, tragi-comédies et pastorales que le poète publie entre 1623 et 1628. Longtemps considérée comme une concession à un goût soi-disant populaire, cette scène pathétique relève, au contraire, d’un théâtre du Public qui, par l’évidence des spectacles de violence et les émotions ainsi suscitées, interroge les spectateurs sur le[s] sens de leur communauté. Cette étude dégage comment, au XVIe et au XVIIe siècles, les controverses théoriques sur la représentation scénique des violences débattent de son lien avec une esthétique de la merveille et de son pouvoir pathétique. Elle examine la poétique et la rhétorique du spectacle violent dans l’œuvre de Hardy, en montrant comment cette scène pathétique donne sens au rassemblement de spectateurs institués en témoins. La quête d’une expérience collective des émotions se rattache à une conception du théâtre de ville comme lieu où les spectateurs font l’essai de leur concorde, idéal urbain encore vivace à la fin de la Renaissance. Lire l’œuvre d’Alexandre Hardy fait apparaître les ambitions du théâtre de ville et leurs évolutions au début du XVIIe siècle. / A prolific writer, Alexandre Hardy [15??-1632] has dominated French theatre for about thirty years, providing the first professional companies with their repertoire. This dissertation studies his work as one of a professional poet, who had to make matters easier for the actors and to arouse the interest of the audience of the first urban theatres. These professional requirements account for the invention of scenes of violence which appear repeatedly, albeit with some variation, throughout the tragedies, tragi-comedies and pastorals published between 1623 and 1628. Critics have long considered such a use of pathos as a concession made to popular taste. In fact, it takes part in the creation of a theatre of the Public which, through the evidence and emotional impact of violent representation, leads the spectators to question the meaning of the community they form. I have first put into light how, in theoretical writings dealing with the problem of staging violence, such a poetical choice was related to the aethetics of marvel [meraviglia]. I have then studied the poetics and rhetoric of violence in Alexandre Hardy’s plays and shown that theatrical pathos summoned the spectators as witnesses of the action performed on stage, giving sense to their reunion. Finally I have related the search for collective emotions to a conception of urban theater which was still vivid at the end of the Renaissance – theatre as a place where spectators experimented concord. Thus Alexandre Hardy’s work reveals the ambitions and mutations of urban theatre at the beginning of the seventeenth century.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA030099 |
Date | 05 October 2009 |
Creators | Cavaillé, Fabien |
Contributors | Paris 3, Declercq, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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