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Entre histoire et vérité : Paul Ricœur et Michel Foucault : généalogie du sujet, herméneutique du soi et anthropologie

Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdorales, 2014-2015 / Cette thèse cherche, par le biais des concepts d’histoire et de vérité, à placer en position de dialogue deux des plus grands philosophes français contemporains : Paul Ricœur et Michel Foucault. L’hypothèse avancée est que l’histoire du concept de subjectivité oscille entre la volonté de savoir et le désir de comprendre. Ces deux postures, irréductibles l’une à l’autre, inaugurent les deux méthodes à l’étude : une généalogie du sujet relevant d’une historicisation de la volonté de vérité (Foucault) et une herméneutique du soi érigée dans le besoin d’interpréter notre finitude (Ricœur). Alors que Ricœur élabore une anthropologie philosophique voulant prendre en charge la capacité interprétative de l’homme, Foucault développe pour sa part une critique de notre « âge anthropologique de la raison » (la modernité). Mais en dépit de cet écart apparent, tant l’herméneutique que la généalogie demeurent fondées dans une pensée de la finitude. Celle-ci motive une critique de la philosophie de l’histoire ainsi qu’une critique de son corollaire, la philosophie de la conscience : Foucault et Ricœur proposent ainsi deux images inversées d’une même problématisation historique du rapport à soi. Il s’agit en bref de poser la question de la subjectivité en évitant de la réduire à la « volonté de savoir » caractérisant les sciences humaines. La compréhension du rapport à soi passe avant tout par la reconnaissance, qui est ici tenue pour le fondement anthropologique de la subjectivation. Une analyse comparative des pratiques de véridiction (aveu, promesse, parrêsia) sert à cet effet de terrain commun sur le plan de l’éthique. Mais cette comparaison ne cherche pas la réconciliation. Il s’agit plutôt de relever, chaque fois, une tache aveugle rendant ces deux pensées complémentaires dans ce qui les oppose : faire jouer la distance, tel pourrait être le leitmotiv de cette recherche. Mots-clés : Michel Foucault ; Paul Ricœur ; histoire ; vérité ; herméneutique ; généalogie ; anthropologie philosophique ; épistémologie ; ontologie ; critique ; modernité ; structuralisme ; objectivation ; interprétation ; compréhension ; soi ; sujet ; subjectivité ; subjectivation ; pouvoir ; éthique ; reconnaissance ; capacité ; véridiction ; attestation ; aveu ; confession ; parrêsia ; promesse ; souci. / Through a philosophical analysis of the concepts of history and truth, this dissertation aims at creating a dialogue between the works of two of the most important contemporary French philosophers: Paul Ricœur and Michel Foucault. Our main hypothesis is that through its history, the concept of subjectivity fluctuates between the will to know and the desire of understanding. These two positions, irreducible to one another, reveal the two methods under study: a genealogy of the subject ensuing from a historicization of the will of truth (Foucault) and a hermeneutics of the self based on a universal need for interpreting our finitude (Ricœur). Whereas Ricœur develops a philosophical anthropology focusing on the interpretive capacity of man, Foucault, for his part, criticizes our ‘anthropological age of the reason’ (i.e. modernity). Despite this apparent gap, however, both hermeneutics and genealogy prove to be based on a philosophy of finitude. The latter motivates a critical analysis of both the philosophy of history and its corollary, the philosophy of consciousness: Foucault and Ricœur thus offer opposite views of a common historical problematizing of subjectivity. In short, the purpose of this work is to investigate the notion of subjectivity without restraining it to the will to know which characterizes the humanities. We argue that the comprehension of the self depends above all on acknowledgment, which is considered here to be the actual anthropological foundation of ‘subjectivation’. To this end, a comparative analysis of different ‘veridiction’ practices (confession, promise, parrhesia) acts as a common ground in terms of ethics. However, this comparison does not aim at reconciliation. The idea is rather to reveal a blind spot by which it becomes possible to grasp the complementary aspects of these thoughts through what actually separates them: therefore, this thesis could be considered as a playful use of the distance. Key-words : Michel Foucault ; Paul Ricœur ; history ; truth ; hermeneutics ; genealogy ; philosophical anthropology ; epistemology ; ontology ; critic ; modernity ; structuralism ; objectivation ; interpretation ; comprehension ; self ; subject ; subjectivity ; subjectivation ; power ; ethics ; acknowledgement ; capacity ; veridiction ; testimony ; confession ; parrhesia ; promise ; care.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/25206
Date20 April 2018
CreatorsBourgoin-Castonguay, Simon
ContributorsArrien, Sophie-Jan, Gros, Frédéric
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xiii, 442 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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