Le symbolisme, d’abord inféodé à la conception idéaliste de la vérité et du beau, expose en réalité, dans sapratique et dans ses oeuvres une position ambiguë. Le symbole compris comme le médium par lequel sedévoilerait une vérité idéale semble en fait valoir en et pour lui-même, indépendamment de tout principesupérieur. L’image de la femme, est, chez les symbolistes, le point nodal du basculement de la théorie de lavérité. De la Femme dans l’Art ! dit Charles Maurice, Elle en est l’objet et le but… L’image de la femme, loinde conforter la conception idéale de la vérité, manifeste au contraire une certaine forme de subversion. Lessymbolistes vénèrent la femme. Non pas parce qu’elle est « le signe du vrai », selon la formule de Plotin, maisparce qu’elle est le symbole même de la superficialité de la représentation. Chez les symbolistes, c’est donc parla représentation de la femme (fuyante, fardée, fatale…) que s’accomplit le renversement de l’idée même devérité. A cet égard, le symbolisme est donc bien davantage un anti-platonisme qu’un idéalisme. La vérité,débarrassée de son substrat s’affirme pour elle-même, dans sa complète autonomie. Ce renversement de lanotion de vérité ne peut s’effectuer, cependant, sans une remise en question radicale du sujet et sans unquestionnement fondamental sur le rôle de l’artiste dans le dévoilement de la vérité. C’est la raison pourlaquelle le symbolisme, au tournant du XIXème et du XXème siècle se tournera vers de nouvelles expériences(affirmation du moi, surréalisme, abstraction…) dont l’objectif sera d’éprouver les limites du moi et derenouveler ainsi le perpétuellement questionnement de l’art sur le réel. / Symbolism, first subservient to the idealistic conception of Truth and Beauty, actually exposes in its practiceand in its works an ambiguous position. The symbol seen as the medium unveiling an ideal truth appears to beindeed an autonomous object, giving up reference to any higher principle. The image of woman is among thesymbolists, the node of the failover of the theory of Truth. Women in Art! Charles Maurice said, she is theobject and the purpose of art... The image of woman, far from strengthening the ideal conception of Truth,rather shows some form of subversion. The symbolists worship women. Not because her beauty is "the sign ofTruth," to quote Plotinus, but because woman is the very symbol of the superficiality of representation. Withthe symbolists, the representation of women (evasive, fake, fatal...) accomplishes the reversal of the idea ofTruth. In this regard, the symbolism is much more an anti-Platonism than an avatar of idealism. Truth, strippedof its substrate, asserts itself in its full autonomy. This reversal of the notion of Truth can’t be done, however,without a radical rethinking of the notion of subjectivity and without a fundamental questioning on the role ofthe artist in the pursuit of Truth. That is why Symbolism, at the turn of the nineteenth and twentieth century,will experience new artistic ways (self-assertion, surrealism, abstraction...) with an objective to test the limitsof self and to renew the perpetual questioning of art on reality.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040218 |
Date | 13 December 2014 |
Creators | Poirier de Clisson, Geoffroy |
Contributors | Paris 4, Lichtenstein, Jacqueline |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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