Partant du constat de la nature encore relativement ambiguë du concept de développement territorial, cette thèse en propose uneapproche à la fois plus rigoureuse et plus large que la simple identification de ce dernier avec le développement économique. Le chemind’analyse choisi s’articule en quatre phases, chacune traitée dans un chapitre différent.Tout d’abord, par le biais d’une brève analyse historique des relations entre la pensée politique, au sens de la gestion des affaires dela cité, et la pensée économique, ce travail met en lumière les raisons qui ont permis au fur et à mesure à la sphère économique de s’imposer,et de revêtir ainsi le rôle de finalité du développement quittant celui de simple instrument. Et, en effet, à certaines conditions, l’amalgamepeut être justifié, notamment en présence d’insuffisance des moyens de chacun pour assurer la couverture de ses propres besoins.Puisque le fait de faire reposer le développement des territoires sur l’aspect économique conduit implicitement à considérer commepérenne cette condition d’insuffisance, nous avons souhaité vérifier si les approches les plus courantes de la théorie économique étaient enmesure de prendre en compte les situations d’opulence. À cette fin, nous avons relâché l’hypothèse de non-satiété, qui est implicite tant dansla convexité des courbes d’indifférence en microéconomie que dans la « loi psychologique » de la Théorie Générale de Keynes.L’élargissement de la théorie économique à la condition de satiété, creusée sur le plan théorique et confrontée à la réalité au cours dela thèse, conduit à avoir un regard très éloigné des représentations habituelles des faits économiques. Et, une fois l’analyse élargie auxrelations entre territoires différents, on peut démontrer, à partir d’une perspective purement économique, la nature contradictoire des finalitéséconomiques du développement.Enfin, adoptant l’optique des territoires comme « construits sociaux », la thèse avance une proposition alternative, fondée sur leslibertés d’être et de faire et leur élargissement progressif, selon une logique voisine de l’approche par les capabilités d’A.Sen, sans pourautant s’y réduire. Cette démarche permet de mettre en cohérence l’économique et le non économique, dans une perspective qui intègrepleinement le concept de durabilité selon la proposition du Rapport Brundtland de 1987 et qui se cristallise dans un nouvel indicateursynthétique de développement, la « création d’espace de développement ». / As the concept of “territorial development” is still relatively ambiguous, this thesis proposes both a more rigorous and widerapproach than merely identifying it with the “economic development on a local area”. Our analysis goes through four distinct phases, each ofthem being dealt with in a different chapter.First, a brief historical analysis of relations between economic and political thoughts, in the sense of community affairsmanagement, emphasizes the reasons which allowed the economic sphere to progressively become more and more influential to the point toestablish itself as the finality of development and go over its status of a “tool”. Indeed, upon certain conditions, this shift can be justified,namely in presence of some scarcity of means in order to satisfy one’s own needs.Because making the concept of territorial development rely only on the economic aspect leads to implicitly consider the condition ofscarcity as permanent, we wished to verify if the current approaches to the economic theory were capable of taking into account the affluenceof developed countries. To this purpose, we relaxed the non-satiety hypothesis, which is implicit both in the convexity of the indifferencecurves in microeconomics and in the “psychological law” of Keynes’ General Theory.The extension of the economic theory to the condition of satiety, which was deeply looked into theoretically and checked against thereality all through the thesis, makes us gain a very unusual insight into economic phenomena. And, once the analysis was opened to therelations between different territories, we were able to demonstrate, from a purely economic point of view, the contradictory nature of theeconomic goals of development.Finally, taking territories as “social constructs”, the thesis suggests an alternative proposition, based on the freedoms to be and tomake, and their progressive enlargement, in a way close to Sen’s capability approach, yet not being a reduction of it. The proposed approachcouples coherently the economic and the non-economic spheres, in a development perspective which integrates completely the concept ofsustainability according to the proposition of the Brundtland Report, 1987, and it is summarized by a new synthetic development index, the“development space creation”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012BRES0057 |
Date | 09 February 2012 |
Creators | Pirrone, Claudio |
Contributors | Brest, Thouément, Hervé |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.002 seconds