Return to search

Inégalités sociales de santé et pratiques préventives de femmes ménopausées considérées en surpoids : l’influence des conditions d’existence

Comme jamais auparavant, le vieillissement de la population et l’augmentation de la prévalence de l’obésité rapportés en occident retiennent l’attention des autorités de santé publique, cela notamment en raison des liens établis entre ceux-ci et le développement de maladies chroniques; ces conditions étant reconnues comme principales causes de mortalité et morbidité au pays. À cet égard, chez les femmes vieillissantes, deux facteurs de risque ont été ciblés par le secteur biomédical: la ménopause et la prise de poids. Or, il existe aussi d’importantes inégalités sociales de santé à l’égard du développement de maladies chroniques. Des études épidémiologiques récentes rapportent qu’environ 70% des inégalités sociales de santé pourraient être attribuées à l’effet cumulatif du style de vie au fil des ans. Les pratiques de santé sont ainsi au cœur des questions d’équité en santé. Pourtant, l’influence des facteurs socioéconomiques sur les pratiques de santé préventive est encore souvent négligée, notamment chez les femmes. Objectifs : Cette thèse poursuit ainsi les objectifs suivants : 1) mieux comprendre la variation sociale du rapport à la santé préventive chez des femmes ménopausées considérées en surpoids de différentes classes socioéconomiques; 2) examiner plus en profondeur le rapport au discours préventif et les pratiques de santé de femmes ménopausées considérées en surpoids de milieu défavorisé en s’intéressant plus spécifiquement à l’interaction entre le statut socioéconomique et le poids corporel; 3) amorcer une réflexion critique à propos du récent virage en santé préventive au Québec faisant la promotion du développement d’environnements favorables à la santé afin de cerner certains enjeux liés aux inégalités sociales de santé chez les adultes vieillissants. Méthodologie : Afin de répondre aux deux premiers objectifs, 40 entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de femmes ménopausées (âge moyen de 60 ans) considérées en surpoids de classes socioéconomiques contrastantes de la région de l’Estrie; cela en s’appuyant sur les approches socioculturelles de Pierre Bourdieu et d’Andrew Sayer. Afin de répondre au troisième objectif, les données des 40 entrevues réalisées ont été mises en dialogue avec les résultats d’une recherche évaluative dont la visée est de comprendre comment le programme Municipalités amies des ainés (MADA) génère des retombées sur les déterminants sociaux de la santé au Québec. Résultats : Nos analyses révèlent tout d’abord des différences de classes liées rapport au corps et à la santé préventive chez ces femmes, cela plus spécifiquement en regard à : 1) l’importance donnée à la santé à long terme, 2) l’attention accordée aux facteurs de risque de maladies chroniques et 2) la perception de pouvoir sur la santé et le mode de vie. Deuxièmement, l’examen plus en profondeur des pratiques de santé des femmes défavorisées nous a permis d’identifier différents éléments permettant de mieux comprendre l’impact de la pauvreté sur le rapport à la santé préventive dans un contexte de surpoids chez cette population, soit : 1) l’impact des conditions d’existence sur la hiérarchie des priorités et 2) le constat d’un désengagement général envers les pratiques de la santé préventive chez ces dernières. Finalement, la mise en dialogue des données d’entrevue avec les données du programme MADA révélèrent que, bien que les pratiques de santé préventives soit généralement reconnues comme favorables à la santé par les ainés, la mise en place de stratégies concrètes favorisant le développement d’un mode de vie sain semble être surtout tributaire des ressources disponibles, cela tant sur un plan individuel qu’au sein des démarches collectives à l’échelle municipale. Conclusion : Nos résultats témoignent de l’importance de considérer les déterminants sociaux, économiques et culturels lorsqu’il est question de prévention en santé publique, mais ceux-ci évoquent surtout qu’il est essentiel de mieux comprendre l’interface entre l’institution de santé publique et la diversité des expériences du vieillissement, notamment chez les femmes, afin de contribuer à l’amélioration de la santé de tous.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/9912
Date January 2017
CreatorsAudet, Mélisa
ContributorsDionne, Isabelle, Garon, Suzanne, Dumas, Alexandre
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench, English
Detected LanguageFrench
TypeThèse
Rights© Melisa Audet

Page generated in 0.0091 seconds