Les raisons qui incitent les anciens belligérants à se réconcilier et à coopérer intéressent autant les praticiens que les théoriciens, elles sont cependant un sujet de débats controversés.Les études, peu nombreuses, menées sur les relations franco-algériennes, bien qu’elles soulignent l’importance de l’élément du passé dans l’évolution de ces relations depuis l’indépendance, elles n’identifient pas néanmoins son rôle en confrontation avec d’autres facteurs, car elles visent à atteindre d’autres objectifs.Cette présente thèse se veut alors une étude constructiviste du rôle du passé dans le processus de coopération et de réconciliation. Une approche globalisante qui n’exclue pas le rôle des facteurs objectifs ou personnels de l’éclosion du processus de coopération et de réconciliation, mais elle tend à les lier à une représentation de soi et à l’identification de l’autrui. Ces deux derniers éléments sont importants dans la définition de la relation à autrui et dans l’expression des relations belliqueuses ou coopératives. La reconnaissance est un moyen par lequel des rapports conflictuels peuvent se transformer en rapports plus coopératifs.Notre étude des relations extérieures franco-algériennes, montre que l’interaction antérieure de l’Algérie avec la France a généré une quête de reconnaissance. La représentation du passé inclue l’image d’une mémoire victimaire (torts infligés) et/ou d’une mémoire de vainqueur (gloires). En langage constructiviste, ceci indique une reconnaissance ou un déni de reconnaissance.Le déni de reconnaissance a incité l’Algérie à chercher un rapport d’égalité. Le succès de sa révolution d’indépendance lui a octroyé une identité de rôle (porte parole de Tiers-Monde). Ces deux éléments (la quête de l’égalité mais aussi l’affirmation de son identité de rôle) ont influencé le processus de coopération et de réconciliations entre la France et l’Algérie, notamment à l’ère de Boumediene (1965-1978). Bien que le rapprochement avec la France depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999 a rendu la coopération inéluctable, néanmoins le processus de réconciliation a connu plusieurs reports, en raison de nombreux dénis de reconnaissance, tel que le vote d’une loi le 23 février 2005, au niveau de l’Assemblée française, qui insiste sur un certain « rôle positif » de la colonisation, suivi par d’autres dénis, lors de la présidence de Nicolas Sarkozy. Alors qu’à l’arrivée de l’élu socialiste sur la tête de l’Etat français, les choses ont changé progressivement vers l’établissement d’une réconciliation et de relations solides et durables. En concédant sur le plan de la mémoire, en reconnaissant les souffrances, les injustices et les torts, François Hollande veut donner aux relations franco-algériennes une nouvelle tournure, l’apaisement et la réconciliation / The reasons that lead the former belligerents to cooperate and achieve reconciliation remain a subject of a controversial debate. Both practitioners and theorists are interested in the question.The small number of studies conducted on the French-Algerian relations, although they highlighted the past as one of the important factors in the evolution of these relations since independence, they do not however measure its role in comparison with other factors, because they wanted to reach another objectives. The present thesis is therefore a constructivist study of the role of the past in the process of cooperation and reconciliation in comparison with other factors to demonstrate its right value. Past is generally presented as the memory of victimhood (wrongs) or memory of the winner (glories) or both. In constructivist language, it represents a denial or recognition.The constructivism is a global approach that does not exclude the influence of objective and personal factors in the process of cooperation and reconciliation, but it tends to associate those factors to self-representation and identification of others. These last two elements are important in defining the relationship to others and in the expression of hostile or cooperatives relationships. Recognition is a means by which conflicting relations may turn into ones more cooperatives.Our study of the French-Algerian relations demonstrates that the previous interaction between Algeria and France (colonization and Algerian war) has generated a quest for recognition. The denial of recognition in the past (victim), prompted Algeria to seek recognition of equality. Its image after the success of its revolution (winner) gave it a role identity recognized worldwide. These two elements (the quest for equality, and affirming its role identity), both aims in Algerian foreign policy, have influenced the process of cooperation and reconciliation between France and Algeria, mainly under Boumediene’s presidency (1965-1978). Although the rapprochement of Algeria with France since the coming to power of Abdelaziz Bouteflika in 1999 made the cooperation inevitable, despite the reconciliation process has known several postponements, due to many denials of recognition, such as the enactment of a law on 23 February 2005 at the French Assembly insisting on “a positive role” for the colonization, followed by other offenses and denials during the presidency of Nicolas Sarkozy. Since the election of François Hollande as head of the French state, things have changed gradually toward the establishment of reconciliation and strong and lasting relations between Algeria and France. By recognizing of the past wrong, suffering and injustices of the colonial period to Algerian people, Francois Hollande wants to give the French-Algerian relations a new twist, appeasement and reconciliation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014BORD0476 |
Date | 19 December 2014 |
Creators | Arihir, Mustapha |
Contributors | Bordeaux, Lindemann, Thomas, Bourmaud, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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