La présence de hachereaux au sein de nombreux sites du Paléolithique moyen pyrénéo-cantabrique a conduit F. Bordes à définir en 1953 un faciès régional, le Vasconien. Par la suite, des analyses typologiques centrées sur la représentativité des outils retouchés ont remis en question la validité de ce faciès tandis que la présence récurrente mais sporadique de hachereaux dans des ensembles du Paléolithique moyen a entraîné l’idée d’une perduration depuis l’Acheuléen ibérique. Dans ce travail de ré-évaluation du Paléolithique moyen récent pyrénéo-cantabrique, une large gamme de données issues de plusieurs champs disciplinaires a été mobilisée. Ce renouveau du cadre contextuel se voit consolidé par l’obtention récente de datations absolues permettant de proposer un cadre chronologique précis pour le Moustérien à hachereaux de l’OIS 3. L’analyse de près 450 hachereaux provenant de neuf sites est fondée sur une caractérisation technologique, morphométrique et fonctionnelle de ces outils du Paléolithique moyen récent. Cette première étape de caractérisation est ensuite complétée par la comparaison avec un corpus de près de 200 hachereaux acheuléens provenant de sites localisés au sein de la même aire géographique. Les différences perçues entre ces deux populations, corrélées à un cadre chronologique redéfini, permet d’écarter l’idée d’une perduration ponctuelle de ces outils depuis l’Acheuléen et de les identifier comme l’expression d’une réinvention, leur octroyant de la sorte une nouvelle signification culturelle. Parallèlement, les séries lithiques provenant de 7 sites localisés au nord de la zone vasco-cantabrique ont été analysées selon les principes classiques de la technologie lithique. Ces ensembles sont issus de contextes topographiques variés (grotte, abri, plein air) et de milieux diversifiés (montagnard, littoral, aride). Bien qu’une variabilité attendue soit perceptible entre ces ensembles, le même fond technologique est présent et les différences perçues sont évaluées à l’aune de la fonction présumée des occupations. Interprétées en termes de complémentarité, ces différences autorisent à proposer l’hypothèse d’un modèle d’organisation territorial à faible mobilité impliquant cependant une structuration sociale complexe de ces sociétés de la fin du Paléolithique moyen. Un premier essai de construction d’une archéoséquence pour la région pyrénéo-cantabrique permet de mieux cerner l’homogénéité et la place du Vasconien au niveau régional ainsi que vis-à-vis des technocomplexes qui l’encadrent. Des comparaisons avec les différentes traditions techniques évoluant en synchronie (principalement le Moustérien de Tradition Acheuléenne) permettent également d’aborder la question de leur autonomie respective et de proposer de nouvelles aires d’influences techniques auxquelles elles sont soumises. / The presence of cleavers in numerous Pyrenean-Cantabrian Middle Paleolithic sites led to the creation of a regional facies called Vasconian (Bordes, 1953). Later, typological analyses based on shaped tool classes’ cumulative frequency have questioned the very existence of this facies (Cabrera Valdés, 1983). The recurrence of cleavers within Middle Paleolithic assemblages was then interpreted as a long perdurance of the Iberian Acheulean. The present research was aimed to re-evaluate the Pyrenean-Cantabrian Late Middle Paleolithic through the comparison of a large variety of data. It is supported by a detailed and renewed chronological framework for the Mousterian with cleavers of OIS 3 based on newly obtained radiometric data. The analysis included technological, morphometric and functional characterization of over 450 cleavers from nine sites attributed to the Late Middle Paleolithic. Our results were then compared to ca. 200 Acheulean cleavers from the same area. The differences between these two populations and a revised chronological framework allow us to reject the hypothesis of a sporadic persistence of cleavers after the Acheulean. We rather propose that these tools have resulted of a new invention and fully were a cultural marker. Meanwhile, the whole lithic ensembles from seven sites located north of the Basque-Cantabrian area were analyzed with the conventional methods of lithic technology. These sites correspond to various topographic contexts (caves, rock shelters, and open air sites) and to diverse environments (alpine, coastal, and arid). Despite an expected variability between these ensembles, we identified a shared technological tradition and propose that differences could be the result of different site functions. If we consider the different sites as being complementarity, we can propose the hypothesis of a low-mobility territorial structuration and thus a social complexity of the Late Middle Paleolithic societies. A first attempt to build a cultural-stratigraphic sequence for the Pyrenean-Cantabrian region is being made in order to properly assess the Vasconian location and homogeneity as for the constraining techno-complexes. Comparisons with contemporaneous techno-complexes (and more particularly with the MTA) allow us to address their respective autonomy within a newly defined technical are of influence.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014TOU20047 |
Date | 26 September 2014 |
Creators | Deschamps, Marianne |
Contributors | Toulouse 2, Bon, François, Mourre, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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